Dix questions sur l'Irak et ses armes
Résumé
L’Irak disposait-il encore d’armes de destruction massive à la veille de l’opération Iraqi Freedom? À cette question, qui a soulevé tant de polémiques avant, pendant et après la guerre, le Groupe d’inspection en Irak n’a pas encore fourni de réponse tout à fait définitive. Mais une chose semble sûre: la situation était beaucoup plus complexe que ne le disaient tant les partisans que les adversaires de la guerre. Et il n’est pas irréaliste de penser que des années seront nécessaires pour connaître l’entière vérité. Si des destructions plus importantes que prévu ont eu lieu avant la guerre, il faut s’interroger sur les raisons pour lesquelles Saddam Hussein n’en a jamais fourni la preuve et pourquoi il a rendu si difficiles les interviews des scientifiques irakiens. Et si les craintes concernant les armes chimiques et biologiques étaient infondées, il faut pouvoir rendre compte du devenir des précurseurs, des stocks d’agents, et des munitions spéciales, mais aussi des méthodes de destruction. En l’absence de preuves convaincantes, on ne peut que maintenir la possibilité d’autres scénarios.
Thérèse Delpech est chercheur au Centre d'études et de recherches internationales (CERI) et commissaire auprès de l'UNMOVIC.