Economie: la décennie perdue
Sahoko Kaji est professeur d’économie à l’université de Keio.
Résumé:
En dix ans, à partir du début des années 1990, le Japon passe du rang de modèle économique universellement admiré à celui de plus mauvais élève du G7. Les signes de la crise sont nombreux : croissance négative du PIB, chômage en hausse, faillite des institutions financières, surendettement. Jusqu’en 2001, les gouvernements successifs se sont contentés de gérer la crise à court terme, sans s’attaquer aux problèmes de fond. Mais le Premier ministre Junichiro Koizumi multiplie depuis son élection les réformes structurelles : refonte du système d’intermédiation financière, politique de privatisation et de déréglementation, modernisation de la fiscalité, apurement des créances douteuses, renforcement du système d’assurances sociales, promotion de l’effort individuel. L’objectif est de faire du Japon un pays plus ouvert sur l’extérieur et mieux inséré dans la concurrence mondiale. Mais le Japon ne pourra entreprendre cette mue, comparable à celle de l’ère Meiji, que si l’opinion continue de soutenir les réformateurs, acceptant des évolutions douloureuses en vue d’un avenir meilleur.
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