France-Allemagne : quel après Nice ?
La récente dégradation des rapports franco-allemands au sein de l’Union est peut-être la crise de confiance la plus grave que connaissent la France et l’Allemagne depuis 1974. Non pas que ces rapports aient toujours été exempts, par le passé, de divergences ou de tensions, qu’il s’agisse de la crise des euromissiles, de l’éclatement de l’ex-Yougoslavie ou de la préparation de l’Union politique et de l’Union économique et monétaire ; mais ces différends bilatéraux étaient naguère surmontés avant la tenue des sommets européens, où les deux pays présentaient le plus souvent une position commune, servant ainsi de moteur à l’Union. Or, l’année 2000 a vu les deux gouvernements afficher clairement leurs désaccords sur des sujets de fond tels que la réforme des institutions, la politique agricole commun ou la Constitution européenne. Après la déception du sommet de Nice, il appartient désormais aux deux pays, au-delà de la lutte pour l’hégémonie sur le vieux continent, de relancer une dynamique franco-allemande qui fait cruellement défaut depuis le traité de Maastricht, pour faire avancer la cause de l’Union.
Hans Stark est secrétaire général du Comité d’études des relations franco-allemandes (CERFA) à l’Ifri.
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