France : une nouvelle politique étrangère ?
Entretien de Thomas GOMART, directeur de l'Ifri, avec Grégory RAYKO, rédacteur en chef adjoint de la revue Politique internationale, à lire dans le n° d'été 2017.
Grégory Rayko - Avant de parler de la politique étrangère qu'entend mener Emmanuel Macron, commençons par un bilan de l'action de son prédécesseur. À vos yeux, quelles ont été, en politique étrangère, les décisions les plus marquantes du mandat de François Hollande ?
Thomas Gomart - Selon moi, il faut en retenir trois. La première, c'est l'intervention simultanée, en janvier 2013, en Somalie pour libérer Denis Allex et au Mali pour stopper la progression de groupes armés terroristes vers Bamako. François Hollande démontre alors, contre toute attente, sa capacité de décision et de réaction. Il n'a pas hésité à employer l'outil militaire français de manière presque complètement autonome, rompant ainsi avec les opérations conduites en coalition. Avec lui, la France a montré qu'elle pouvait, à nouveau, faire usage de la force, y compris seule quand elle le décidait. En assumant ainsi son rôle de chef des armées, il a utilisé les interventions militaires pour essayer de rehausser une fonction présidentielle passablement affaiblie par ses déboires personnels sur la scène intérieure. Quatre ans plus tard, le résultat est encore visible : son intervention a évité une prise de Bamako qui aurait entraîné un effondrement du Mali. Ce résultat doit être consolidé politiquement et passe par l'opération Barkhane. La France est durablement impliquée, militairement, dans l'ensemble de la bande sahélo-saharienne qui reste une zone d'instabilité dont ni Paris ni l'UE ne peuvent désormais se détourner.
L'entretien complet sera disponible prochainement sur le site de Politique internationale.
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