La croisade pour l'éthique d'entreprise
Ethan B. Kapstein est professeur de science économique et politique à l’Institut européen d’administration (INSEAD, Fontainebleau, France) et chercheur associé à l’Institut français des relations internationales (Ifri, Paris). ([email protected]).
Traduction : Christophe Jaquet.Cet article sera publié en anglais dans la revue Foreign Affairs sous le titre «The Corporate Ethics Crusade» (septembre-octobre 2001, Council on Foreign Relations).
Résumé:
Depuis quelques années, un mouvement a pris pied sur la scène économique mondiale: celui de l’éthique d’entreprise. Entraîné par des organisations non gouvernementales, soutenu par des groupes d’actionnaires militants et relayé par des organisations internationales, ONU en tête, il se traduit par la prolifération de codes de conduite pour les entreprises, en particulier dans les domaines des droits de l’homme, des conditions de travail et de l’environnement. De nombreuses multinationalesont dû, sous la pression médiatique, changer certaines de leurs pratiques (interdiction du travail des moins de 18 ans dans les filiales de Nike à l’étranger, vente des thérapies antisida à prix coûtant par de grands groupes pharmaceutiques, etc.). Même si les principes défendus par les «croisés» de l’éthique sont peu critiquables en soi, ils constituent une contrainte nouvelle que les entreprises doivent intégrer en dépit des coûts supplémentaires qu’ils engendrent. Ils pourraient aussi se retourner contre ceux qu’ils sont censés protéger : les petites et moyennes entreprises, les pays en développement et les travailleurs non qualifiés du monde entier. Il serait donc temps que ces nouveaux standards soient établis après une analyse objective de leurs coûts et de leurs bénéfices, réalisée par une autorité impartiale.
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