La Mauritanie à la veille des élections de 2019
La Mauritanie dispose de nombreux atouts pour l’avenir (ressources minières et gazières, un territoire épargné par la violence depuis 2011, une démographie maîtrisée…). Cependant, une vraie émergence ne sera possible que lorsque les autorités décideront réellement de s’éloigner d’un modèle économique clientéliste et rentier.
Dans un entretien accordé au magazine Jeune Afrique début mars, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a annoncé sans ambiguïté qu’il ne tenterait pas de modifier la Constitution pour pouvoir briguer un troisième mandat. C’était devenu, ces dernières années, la question centrale de la vie politique mauritanienne, tant la figure présidentielle est écrasante. Dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, l’institution présidentielle est souvent surpuissante et bien faiblement contrebalancée par les pouvoirs parlementaire et judiciaire. Ce présidentialisme se vérifie en Mauritanie, d’autant plus que la gouvernance de Mohamed Ould Abdel Aziz a été encore plus centralisée que durant les deux autres longs règnes depuis l’indépendance – ceux de Mokthar Ould Daddah (1960-1978) et de Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya (1984-2005).
Toute description de la situation à la veille des élections présidentielles de 2019 s’apparente donc, peu ou prou, au bilan d’une phase politique qui s’ouvre à la fin de la période Ould Sid’Ahmed Taya et dans laquelle Mohamed Ould Abdel Aziz devient la figure centrale, d’abord comme imam caché (2005-2009) de la politique puis comme président de la République (de 2009 à aujourd’hui).
Plusieurs transformations majeures ont touché la République islamique pendant cette période : le boom d’une économie extractive de plus en plus structurante pour le pays ; des libertés politiques et d’expression qui se sont développées en même temps que la vie des partis politiques tombait dans une sorte d’atonie ; un environnement géopolitique et sécuritaire complètement différent puisque le terrorisme s’est ancré au Sahel et a frappé durement le territoire mauritanien pendant la période 2005-2011 et reste à ses portes (Mali) aujourd’hui.
Lire le texte intégral ci-attaché (PDF)
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
La Mauritanie à la veille des élections de 2019
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesFrancophonie et Commonwealth : virage vers l’Asie-Pacifique au détriment de l’Afrique
Lors de leurs sommets respectifs tenus à l’automne 2024, la Francophonie et le Commonwealth, deux institutions multilatérales souvent mises en parallèle et accueillant parfois les mêmes pays, ont choisi une inflexion commune vers l’Asie-Pacifique, au détriment de l’Afrique.
Le dilemme de la relation militaire franco-africaine : réinventer ou tourner la page ?
L’origine de la présence et de la coopération militaires en Afrique remonte au pacte tacite de la décolonisation de l’Afrique francophone. Cette coopération a permis la création des armées africaines des anciennes colonies et s’inscrivait dans le projet visant à éviter l’expansion du communisme et à maintenir l’influence de la France dans les pays nouvellement indépendants.
L'évolution de la diplomatie des villes en Afrique : impact, potentiel et défis actuels des activités internationales des villes africaines
Au cours des dernières décennies, les villes africaines se sont hissées au rang des principaux acteurs de l’évolution de la diplomatie des villes. En effet, les municipalités du continent ne se sont pas seulement adaptées aux nouvelles tendances de la coopération internationale. Elles ont façonné l’approche actuelle du partenariat où les autorités locales du monde entier travaillent ensemble pour relever des défis urbains communs tels que le changement climatique, la migration et la justice sociale.
La Haute Autorité à la consolidation de la paix (HACP) au Niger 2011-2023. Placer l’État au cœur de la prévention et de la gestion des conflits
Comme les autres pays sahéliens, le Niger est touché par le terrorisme depuis maintenant presque deux décennies. Ce phénomène a mis en lumière à la fois les limites des appareils sécuritaires de ces pays mais également, de manière plus profonde, leur incapacité à offrir une stabilité aux populations de certaines parties de leur territoire. D’une certaine manière ces « insurrections djihadisées » s’inscrivent dans la continuité de groupes qui, régulièrement prennent les armes contre les États centraux.