Le COVID-19 révèle la solitude stratégique de l'Europe
La crise du COVID-19 a non seulement révélé un monde qui est entré dans une ère d'interdépendance et de concurrence, mais elle a également mis à nu la solitude et la vulnérabilité stratégiques de l'Europe.
La pandémie a dégradé la perception du rôle joué par les principales puissances mondiales, notamment les États-Unis et la Chine. Le principal défi pour l'Europe sera de revoir sa place dans le monde et ses interactions avec les principales puissances, à commencer par les États-Unis. Malgré une amélioration du ton de la relation transatlantique sous une administration Biden, le prochain président américain devra donner la priorité aux questions internes et rechercher des partenaires fiables. L'Union européenne n'a d'autre choix que de se présenter comme un acteur capable et crédible. Sa capacité à s'affirmer comme un pôle de stabilité en désamorçant les tensions dans son voisinage et en améliorant la sécurité régionale sera le test ultime quant à son ambition de devenir une puissance géopolitique.
Eric André Martin est Secrétaire général du Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l'Ifri.
Cet article a été présenté lors du webinaire conjoint sur les relations transatlantiques par l'Istituto Affari Internazionali (IAI) et la Deutsche Gesellschaft für Auswärtige Politik (DGAP), organisé en coopération avec le ministère italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, la Compagnia di San Paolo, la Friedrich Ebert Stiftung (bureau de Rome) et l'ambassade des États-Unis en Italie le 5 novembre 2020.
- Cet article est paru en anglais dans le IAI Papers 20 | 40 - novembre 2020 intitulé COVID-19 Reveals Europe’s Strategic Loneliness. (pdf)
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesL'Allemagne en campagne pour les élections anticipées du 23 février. Enjeux d’un scrutin à risque
À un mois des élections anticipées en Allemagne, qui se tiendront le 23 février 2025 après que la coalition « feu tricolore » a implosé le 6 novembre 2024, le paysage politique allemand semble relativement stable, malgré l’affirmation de l’extrême droite. Le nouveau gouvernement issu des élections devra s’atteler à repenser un modèle économique allemand en crise, dans un contexte perturbé par l’élection de Donald Trump aux États-Unis. Dès lors, quelles sont les perspectives pour l’Europe et pour la relation franco-allemande ?
Le FDP – un parti de gouvernement dans l’opposition à son propre gouvernement ?
Avant l’éclatement de la coalition feu tricolore le 6 novembre 2024, le parti libéral-démocrate (FDP) se trouvait déjà en difficulté dans les sondages et en baisse de popularité depuis son entrée au gouvernement en décembre 2021.
L’Allemagne face aux bouleversements géopolitiques mondiaux. Des réponses insuffisantes
Les images horribles du massacre perpétré contre les Israéliens le 7 octobre 2023, les souffrances de la population palestinienne de Gaza, détruite et sans doute désormais inhabitable, ainsi que la terreur russe qui s’exerce sur la population civile ukrainienne depuis bientôt trois ans confrontent l’Allemagne à une vérité géopolitique qui est à l’opposé d’un monde idéal où des pays, transformés en acteurs post-nationaux, animés par le bien commun de l’humanité et le progrès social, se soumettent volontairement aux postulats des normes du droit international et le respectent.
DOSSIER - La fin de la coalition « feu tricolore » – vers des élections anticipées le 23 février 2025. Les évolutions du paysage politique en Allemagne
La coalition « feu tricolore » au pouvoir à Berlin battait sérieusement de l’aile depuis des mois en raison des dissensions affichées ouvertement entre ses trois composantes, les Sociaux-démocrates du chancelier Scholz, les Verts dont les figures de proue étaient Robert Habeck, ministre de l’Économie, et Annalena Baerbock, ministre des Affaires étrangères, et les Libéraux de Christian Lindner, ministre des Finances.