Les usages du savoir et de la violence: quelques reflexions autour du 11 septembre
Malika Zeghal est chargée de recherche au Centre d'études interdisciplinaires des faits religieux, au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Elle travaille sur les rapports entre religion et politique dans le monde arabe et musulman, et sur l'islam aux Etats-Unis. Elle enseigne à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et à l'Institut d'études politiques de Paris.
Résumé:
Les attentats du 11 septembre sont liés à la fois à la fin de la guerre froide et à la déconnection des mouvements islamistes radicaux de leurs bases nationales. L’islamisme radical a construit une image de l’ennemi fixée sur l’Occident, et en particulier sur les Etats-Unis. En 1996, le procès du cheick Omar Abd-al-Rahman témoigne à la perfection de cette hostilité, ainsi que du changement de la politique américaine vis-à-vis de l’islam sunnite radical à partir du début des années 1990. Certes, le discours radical qui légitime l’usage de la violence ne représente qu’un courant minoritaire parmi le large éventail des mouvements islamistes. Il repose néanmoins sur une interprétation de l’islam qui trouve son origine dans une lecture littérale des textes sacrés, produite par de nombreux oulémas salafistes et donnant forme à une vision commune et répandue de l’islam qui refuse toujours de procéder à une lecture critique des textes religieux.
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