Pakistan: vers une démocratie militaire?
Mariam Abou Zahab est chargée de l'enseignement à l'IEP de Paris et à l'INALCO.
Résumé
Au lendemain des attentats du 11 septembre, le général Moucharraf entraîne le Pakistan aux côtés des Etats-Unis dans la guerre contre le terrorisme et l'écrasement des Talibans. Quatre mois plus tard, le pays semble sortir renforcé de la crise: son isolement diplomatique est brisé, la banqueroute évitée, et l'avenir peint aux couleurs de la modération et du progressisme. Mais aujourd'hui, la reprise des violences confessionnelles dans le pays et celle des attentats de l'autre côté de la frontière indienne montrent que les groupes jihadistes ont conservé leur capacité de nuisance, tandis que leurs liens n'ont pas été réellement coupés avec une partie de l'establishment militaire et des services secrets. Sur le plan politique, tout laisse à penser que l'histoire pourrait bien se répéter: en guise de démocratisation, l'armée va sans doute se contenter de partager le pouvoir avec des civils qu'elle aura choisis, après avoir instauré un système lui permettant de contrôler le Premier ministre, et de légitimer ses interventions. Ainsi, avec la persistance du conflit avec l'Inde et de la crise économique, nombre de Pakistanais se demandent aujourd'hui ce que le soutien aux Etats-Unis a réellement apporté au pays.
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