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Paris et la fin de l’hégémon bienveillant ?

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Depuis qu'Olaf Scholz a parlé d'un "changement d'époque" face à l'attaque russe sur l'ensemble de l'Ukraine, les partenaires internationaux de l'Allemagne ont les yeux rivés sur Berlin. Qu'en est-il de l'image de l'Allemagne en Ukraine, en Pologne, en France et aux Etats-Unis ?

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Les conséquences de la guerre en Ukraine ce conflit seront profondes pour l’Union européenne et la tentation du chacun-pour-soi refait surface. Alors que cette crise revêt une dimension existentielle pour l’Allemagne, qui est contrainte de redéfinir dans l’urgence un modèle qui lui permette de préserver sa prospérité et sa sécurité, Paris y voit l’occasion de rallier l’Allemagne à son agenda européen, autour de l’affirmation d’une plus grande autonomie stratégique, notamment vis-à-vis des Etats-Unis et de la Chine. Face à ce qui est perçu comme de la procrastination ou un manque de résolution chez son partenaire, Paris s’efforce d’amener Berlin à prendre des décisions conformes à ses vues, au risque d’indisposer son partenaire.

Pour autant la tectonique des plaques déclenchée par cette guerre pourrait à terme conduire Berlin à recentrer sa position en Europe et à prendre ses distances avec Paris. Ces questionnements entrent en résonance avec de vieilles peurs françaises relatives à la trajectoire de l’Allemagne et à la possibilité de voir Berlin renoncer à son rôle d’hégémon bienveillant, pour devenir un partenaire plus exigeant et soucieux de ses intérêts.

Cette guerre constitue un moment de vérité pour la France comme pour l’Allemagne, à travers leur capacité à retrouver une ambition commune pour l’Europe. Les réponses que les deux pays apporteront pour surmonter les conséquences de ce conflit seront déterminantes pour la cohésion de l’Union européenne.

 

Eric André Martin est secrétaire général du Comité d'études des relations franco-allemande (Cerfa), Ifri.

 

 

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Éric-André MARTIN

Éric-André MARTIN

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Ancien secrétaire général du Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa) de l'Ifri

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Der Pariser Platz auf der Ostseite des Brandenburger Tors in Berlin, Deutschland
Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa)
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Le Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa) a été créé en 1954 par un accord intergouvernemental entre la République fédérale d’Allemagne et la France, afin de mieux faire connaître l'Allemagne en France et analyser les relations franco-allemandes y compris dans leurs dimensions européennes et internationales. Dans ses conférences et séminaires, qui réunissent experts, responsables politiques, hauts décideurs et représentants de la société civile des deux pays, le Cerfa développe le débat franco-allemand et suscite les propositions politiques. Il publie régulièrement des études à travers deux collections : les « Notes du Cerfa » et les « Visions franco-allemandes ». 

Le Cerfa entretient des relations étroites avec le réseau des fondations et des think tanks allemands. En plus de ses activités de recherche et de débat, le Cerfa promeut l’émergence d’une nouvelle génération franco-allemande à travers des programmes de coopération originaux. C'est ainsi qu'en 2021-2022, le Cerfa a conduit un programme sur le multilatéralisme avec la Fondation Konrad Adenauer de Paris. Ce programme s'adresse à des jeunes professionnels des deux pays intéressés par les enjeux du multilatéralisme dans le contexte de leurs activités. Il a couvert une large gamme de thèmes relatifs au multilatéralisme, tel que le commerce international, la santé, les droits de l’homme et la migration, la non-prolifération et le désarmement. Auparavant, le Cerfa avait participé au dialogue d’avenir franco-allemand, co-piloté de 2007 à 2020 avec la Deutsche Gesellschaft für auswärtige Politik (DGAP) et soutenu par la Fondation Robert Bosch, ou encore le groupe Daniel Vernet (anciennement Groupe de réflexion franco-allemand) qui avait été fondé en 2014 à l’initiative de la Fondation Genshagen.

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