Le Royaume-Uni de Charles III et l’Afrique : une tentation de repli
Le 6 mai 2023, le roi Charles III sera couronné à l'abbaye londonienne de Westminster. Ce briefing prend le pouls des relations entre le Royaume-Uni et le continent africain sur fond de discours du souverain sur le Global Britain.
Pour ce qui est de la relation avec l’Afrique, formant le tiers du Commonwealth avec 21 Etats, la légitimité particulière, historique, dont dispose le souverain britannique ne peut être négligée; ceci d’autant plus qu’en contraste avec l’attitude personnelle du nouveau roi comme avec le discours sur le « Global Britain », les options gouvernementales actuelles, relevant d’une tout autre légitimité, démocratique et électorale, conduisent à une dégradation progressive des rapports du Royaume-Uni avec ce continent.
- Charles III, entre autres prérogatives, est chef (« head ») du Commonwealth. Sans empiéter sur le domaine gouvernemental britannique, il conserve à ce titre un rôle clé dans une organisation comptant 21 pays africains. Significativement, le premier dirigeant étranger reçu en visite officielle par le nouveau monarque fut le président sud-africain Cyril Ramaphosa.
- Pour ses partisans, le Brexit devait à l’origine s’accompagner du réengagement au sud du Sahara d’une Global Britain dont l’Africa UK Business Summit de 2020 incarnait l’aspect économique et commercial. Mais en fait la relation du Royaume-Uni avec l’Afrique tend à se dégrader. Celle-ci n’est plus prioritaire depuis l’inflexion stratégique vers l'Indo-Pacifique puis la guerre en Ukraine, risquant de la réduire à un théâtre secondaire d’affrontement avec la Russie. La baisse radicale de l’aide au développement contribue aussi à déclasser le continent africain dans la politique étrangère britannique depuis la fusion du Foreign Office et du Department for International Development (DFID) en 2020.
- Le « Jour du Commonwealth » (Commonwealth Day), marqué traditionnellement au Royaume-Uni par un « message » du souverain en tant que chef (« head ») de la libre association d'États souverains ayant succédé à l'empire britannique, ainsi que par un service inter-religieux à l'abbaye de Westminster, revêtait en mars 2023 une importance particulière dans la perspective du prochain couronnement de Charles III.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Le Royaume-Uni de Charles III et l’Afrique : une tentation de repli
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLa Haute Autorité à la consolidation de la paix (HACP) au Niger 2011-2023. Placer l’État au cœur de la prévention et de la gestion des conflits
Comme les autres pays sahéliens, le Niger est touché par le terrorisme depuis maintenant presque deux décennies. Ce phénomène a mis en lumière à la fois les limites des appareils sécuritaires de ces pays mais également, de manière plus profonde, leur incapacité à offrir une stabilité aux populations de certaines parties de leur territoire. D’une certaine manière ces « insurrections djihadisées » s’inscrivent dans la continuité de groupes qui, régulièrement prennent les armes contre les États centraux.
Le président spirituel du Kenya et la création d'une nouvelle république : William-Ruto, les évangéliques du Kenya et les mobilisations religieuses dans la politique électorale africaine
Au cours des deux dernières décennies, un nouveau paradigme est apparu en Afrique de l’Est et dans la Corne de l’Afrique : l’influence croissante des églises évangéliques et de leurs dirigeants dans les dynamiques électorales. La croissance numérique et démographique de ces mouvements religieux semble aller de pair avec leur rôle de plus en plus marqué dans la vie politique de ces deux régions, une présence qui a un impact sur les processus électoraux, mais aussi sur les sociétés et les formes que prend la gouvernance.
Turquie-Afrique : une Pax Ottomana entre l’Éthiopie et la Somalie ?
Avec plusieurs objectifs en vue, dont celui de devenir un acteur diplomatique incontournable sur la scène régionale et internationale, Ankara tente de rapprocher Hargeisa et Addis Abeba qui s’opposent sur un accord entre ce dernier et le Somaliland. Si la troisième réunion prévue mi-septembre a été repoussée, l’initiative a permis de préserver un canal de discussion... Et les nombreux intérêts turcs dans la région.
Tchad : de Déby à Déby. Les recettes d’une succession dynastique réussie (2021-2024)
Comme au Togo et au Gabon, la transition qui a eu lieu au Tchad de 2021 à 2024 a abouti à une succession dynastique. Mahamat Idriss Déby a succédé à son père Idriss Déby Itno, qui fut président du Tchad de 1996 à 2021. Alors que la majorité des Tchadiens espéraient une alternance et un changement de gouvernance, le « système Déby » est parvenu à se maintenir.