La guerre sans pétrole : talon d'Achille ou rupture pour les armées de demain
Face au " Peak oil ", il est nécessaire de remettre en cause la viabilité des stratégies des Etats, notamment développés, ainsi que les modèles actuels de leurs armées dont les fondements demeurent encore la force mécanique, l’arme aérienne ou navale, toutes dépendantes du soutien pétrolier.
Pour Jean-Pierre Favennec, professeur à l’Institut français du pétrole, les hydrocarbures possèdent cette caractéristique particulière qu’ils sont, de nos jours, indissociables de la conflictualité. En effet, ils permettent aux forces armées de conduire leurs missions. Ils constitueraient, en quelque sorte, avec la ressource financière, l’autre nerf de la guerre.
En outre, tous les spécialistes de l’énergie s’accordent à dire que, d’ici 50 ans, cette ressource primaire sera soit épuisée, soit largement réduite et ce, au regard de l’augmentation de la consommation de ce début de siècle (croissance de 30 à 40 % de la consommation attendue d’ici 2030 selon l’UFIP). De la même façon, les études prospectives de centres de recherche tendent à démontrer que la part d’énergies renouvelables dans les transports ne dépassera pas, en 2050, 4,5 % du total alors que les hydrocarbures demeureront privilégiés.
Même si la notion est parfois contestée par de grands groupes comme Total, l’avènement annoncé du « Peak oil » entraînerait, à coup sûr, des pénuries, des inégalités, des restrictions ou des transformations structurelles dont les Etats et leurs outils militaires pourraient être les victimes.
Il est donc nécessaire de remettre en cause la viabilité des stratégies des Etats, notamment développés, ainsi que les modèles actuels de leurs armées dont les fondements demeurent encore la force mécanique, l’arme aérienne ou navale, toutes dépendantes du soutien pétrolier. Ces moyens motorisés qui demeurent la source de puissance militaire de notre époque pourraient alors, demain, devenir le talon d’Achille des pays développés alors que leur abandon serait un atout pour les Etats moins riches mais disposant d’une forte ressource humaine.
Aussi, peut-on légitimement s’interroger sur les évolutions nécessaires pour les armées futures consécutives à cette rupture énergétique. Nous nous interrogerons sur les mesures à mettre en oeuvre face à cette échéance qui pourrait rendre les puissants d’aujourd’hui incapables d’utiliser leur outil militaire avec tout leur potentiel, redonnant aux plus faibles un potentiel militaire de taille et provoquant des ruptures stratégiques majeures.
La dépendance au pétrole : une faiblesse qui s’amplifie
L’appétit des armées modernes en hydrocarbures liquides les rend vulnérables aux effets attendus de l’ère post-pétrole qui pourrait émerger dans les 30 années à venir. Ainsi, un rapport d’un think tank américain, daté du mois de septembre 2010 et diligenté par le Pentagone, souligne l’urgence à transformer l’armée des États-Unis avant 2040. Ces conclusions viennent d’être relayées par une étude du ministère allemand de la Défense parue dans le journal Der Spiegel, qui rappelle que, si l’échéance semble lointaine, une stratégie d’adaptation doit être lancée dès maintenant.
Les risques identifiés sont de plusieurs ordres. D’abord, le pétrole représente au sein des ministères de la défense occidentaux près de 80 % des besoins énergétiques de fonctionnement, permettant les projections de force, le maintien des navires à la mer ou la conduite des opérations terrestres et aériennes. Le département de la Défense américain a d’ailleurs établi que l’augmentation du prix du baril de pétrole d’un dollar provoquait un surcoût budgétaire pour les armées de 130 millions de dollars. En effet, comme les crises contemporaines, la pénurie de pétrole entraîne une hausse des coûts et une bataille commerciale pour s’approprier les volumes disponibles. On imagine donc aisément les répercussions financières si on en revenait durablement aux tarifs pétroliers de 2003 – soit près de 150 dollars le baril de pétrole brut alors qu’aujourd’hui, il oscille entre 85 et 100 dollars.
Par ailleurs, l’« or noir » provient parfois de pays producteurs dont la diplomatie conflictuelle limite les transactions, ou influe sur les marchés. L’Iran ou le Venezuela, notamment, sont régulièrement épinglés par les Américains qui craignent une flambée des prix dans cette période de récession économique. De même, la dépendance pétrolière peut constituer une source de déstabilisation à l’heure où l’insécurité des routes maritimes et les pipelines font peser des menaces sur l’approvisionnement. Aujourd’hui encore, la crise libyenne, malgré le fait que ce pays ne détient que 3 % des réserves de pétrole mondiales, provoque l’envolée des cours du baril. En outre, de nombreuses régions, disposant de gisements ou hébergeant des oléoducs, demeurent crisogènes à l’instar des pays du Caucase ou encore du Golfe de Guinée. Dans ce contexte, l’interruption durable de l’approvisionnement d’un des fournisseurs pétroliers majeurs comme l’Arabie Saoudite (23 % des importations de l’UE) ou le Venezuela (32 % des importations des États-Unis), pourrait déséquilibrer les budgets de certains pays occidentaux affaiblissant leur potentiel militaire ainsi restreint en carburant pour s’entraîner et se déployer et ce, malgré les réserves stratégiques estimées à 6 mois. Ces dernières sont constituées de stocks dont la gestion est de la responsabilité de l’État au profit des services publics mais aussi de la consommation domestique en cas de rupture sérieuse dans la distribution, le raffinage ou l’approvisionnement pétrolier.
Enfin, au combat, le rythme des opérations est contraint par la logistique du carburant. Ceci apparaît en particulier sur les théâtres des conflits asymétriques, les convois étant la cible privilégiée des actions des groupes insurrectionnels. Ainsi, en Irak, une centaine de soldats américains des unités logistiques a été tuée en Irak lors des 19 premiers jours du conflit en 2003, et près d’un millier a été blessé jusqu’à ce jour (soit près d’un quart des pertes totales) en menant des missions de ravitaillement ou de liaison. Cette vulnérabilité est bien moins prégnante dans les guerres conventionnelles où les unités de soutien, à l’abri derrière la ligne des contacts, bénéficient d’une relative protection, hormis face à des raids aériens ou de forces spéciales. C’est aussi une des raisons pour lesquelles l’armée française, confrontée aux attaques des insurgés afghans sur les convois d’approvisionnement a dû acheter « sur étagère » des camions de transport de fret blindés de type Scannia pour remplacer les traditionnels VTL, aux caractéristiques identiques à celles des gammes commerciales.
La difficile mais indispensable adaptation
Face à ces perspectives préoccupantes, il paraît important d’investir rapidement et largement dans des programmes de recherche et de développement ayant pour objet de substituer au pétrole de nouvelles énergies ou, du moins, d’améliorer le rendement des moteurs pour les rendre moins consommateurs en carburant.
Il existe pourtant déjà des pistes exploitées et efficaces, à l’instar du développement dans la marine de la propulsion nucléaire, pour les bâtiments de surface comme pour les sous-marins. Cette option demeure le gage de l’efficacité et de l’endurance de ces matériels, même si ce tournant technologique induit des coûts d’entretien très importants, ainsi que de lourdes contraintes de sûreté, pour un mode de propulsion qui n’est pas généralisable à tous les vecteurs.
De même, l’apport de technologies duales issues de l’industrie automobile ne doit pas être négligé. En effet, les progrès dans le domaine du développement durable pour réduire la consommation en hydrocarbures ont généralisé des motorisations peu consommatrices avec l’éthanol ou encore les véhicules à moteurs hybrides. Néanmoins, les performances de ces derniers restent encore loin des critères exigés pour des véhicules de combat. Ainsi des prototypes d’engins électriques militaires ont démontré qu’ils n’étaient pas encore capables de développer, compte tenu du poids du blindage, la puissance nécessaire pour franchir certains obstacles du terrain (pentes, fossés, sols mous, etc.).
Enfin, le développement de biocarburants dans certains pays émergents peut contribuer à la diversification des sources d’énergie en complément de produits comme le GPL ou de moteurs fonctionnant avec de l’air comprimé. Seuls les États-Unis cherchent à développer, au sein du département de la Défense, une stratégie à long terme visant à atteindre le seuil de 50 % de carburants alternatifs en 2016 pour leur armée de l’Air notamment. Ils cherchent également à mettre en oeuvre un avion de chasse (F18 Hornet) volant avec du biocarburant en 2011, tout en créant dans la marine une Green Task Force regroupant des navires à propulsion nucléaire, ou hybrides.
Repenser les systèmes d’armes pour réduire la part des hydrocarbures
Aussi, convient-il de réfléchir en France et en Europe à des solutions nouvelles pour que l’armement du futur demeure efficace sans contraintes excessives liées à la dépendance de la logistique pétrolière. En premier lieu, l’énergie solaire semble être un moyen facile à exploiter pour mettre en oeuvre des systèmes d’armes dépendant largement aujourd’hui de besoins électriques même si, pour l’heure, il faut limiter cet effort aux équipements dont la vulnérabilité aux attaques adverses est limitée. On peut citer, dans ce cadre, les drones MALE ou encore les équipements permettant la surveillance, la communication et la numérisation sur le champ de bataille (C4I). Les avions de combat pourraient, eux aussi, s’inspirer de cette technologie pour certains vols à haute altitude afin de limiter l’usage du kérosène aux phases de combat ou augmenter l’autonomie sur des hippodromes d’attente à l’image des performances du prototype Solar Impulse ayant volé près de 82 heures grâce au rayonnement solaire. De surcroît, les avancées réalisées dans le développement des batteries au lithium (qui équipent les fantassins de type FELIN) ou la recherche en matière de piles à combustion (hydrogène) doivent être poursuivies car elles sont encore balbutiantes. Pour la marine, l’apport du vent avec les prototypes à « turbo voiles » pourrait retrouver sa pertinence tout comme les bateaux à énergie solaire dans un monde où : « de la maîtrise des océans dépendent notre sécurité, notre dynamisme économique et notre positionnement mondial ». Ce système, apparu en 1984 sur le bateau Alcyone, utilise le vent par l’intermédiaire de tubes cylindriques fixés sur le pont et permettant une vitesse de 12 noeuds pour un vent de 30 noeuds (soit une économie de carburant allant de 15 à 35 %).
Par ailleurs, il semble essentiel de travailler sur de nouveaux matériaux afin d’assurer la protection de nos personnels et de nos équipements avec des structures beaucoup plus légères et nécessitant ainsi beaucoup moins de puissance pour être déplacées. À titre d’exemple, le nouveau petit véhicule protégé de l’armée de Terre (PVP) pèse encore 6 tonnes, et le véhicule blindé de combat de l’infanterie (VBCI) atteint pour sa part les 30 tonnes. L’apport des applications liées aux nanotechnologies pourrait ainsi être décisif même si, dans ce domaine, la dépendance vis-à-vis de la Chine, qui détient 90 % des réserves en métaux rares, demeure préoccupante. Aussi, constate-t-on que la DGA, quant à elle, réfléchit déjà à l’apport des nanotechnologies pour alléger et diminuer la vulnérabilité des matériels (fibres « toile d’araignée » très résistantes) mais aussi pour développer des matériaux énergétiques innovants, ou encore miniaturiser les batteries électriques indispensables à l’optronique ou à l’infovalorisation des équipements militaires.
Une Europe en panne d’innovation face à une rupture stratégique possible sur le long terme
Malheureusement, cet effort indispensable ne semble pas être une priorité des pays européens dont les contraintes budgétaires liées à la crise financière conduisent à des retards de renouvellement de certains équipements et au maintien en service de systèmes « énergivores » d’ancienne génération. Ainsi, la baisse des dépenses de défense s’accroît d’une annuité sur l’autre. Ceci fragilise les armées européennes aux formats de plus en plus contraints même si la diminution du nombre est censée être compensée par des équipements de haute technologie, ces derniers demeurant pourtant dépendants de leur approvisionnement en essence. L’armée américaine, lors de l’invasion de l’Irak en 2003 avait été, en partie pour cette raison, contrainte, au bout de 10 jours, à mener une pause opérationnelle en stoppant la progression de ses unités. En France, le Service des Essences des Armées gère près de 1,3 million de mètres cubes de carburant par an, ce qui représente des sommes dépassant le milliard d’euros, à mettre en comparaison avec le 1,54 milliard d’euros consacrés aux infrastructures de la Défense en 2010 (bases, ports, casernes) ou les 700 millions d’euros prévus annuellement pour l’activité et le fonctionnement des seules unités de l’armée de Terre. Force est donc de constater que les dernières livraisons d’équipements au profit de l’armée française, comme le char Leclerc qui vient d’être revalorisé (230 litres pour 100 km soit plus qu’un AMX 30 B2 dans les années 1980), ou les équipements en cours de conception comme les FREMM, navires multi-rôles qui équiperont la marine nationale pour les missions de défense anti-aérienne, de lutte anti sous-marine ou d’action de l’État en mer, et dont les turbines à gaz sont très consommatrices en phase de combat, n’ont pas pris en compte, en amont, cet impératif d’adaptation énergétique. Certes, les études portant sur ces matériels datent parfois d’une époque où le prix du pétrole était négligeable, mais il peut être inquiétant de penser que leur durée de vie devrait les maintenir en service jusqu’à l’horizon 2030.
Les grands programmes qui sont au coeur des efforts d’équipement des années à venir reflètent d’ailleurs cette absence d’anticipation liée aux questions énergétiques, à l’instar des avions Rafale qui peuvent consommer jusqu’à 9,9 tonnes de kérosène pour une mission d’appui au sol ou du VBCI (véhicule blindé de combat de l’infanterie, transportant les fantassins en zone hostile) avec ses 170 litres pour 100 km de déplacement.
Par ailleurs, les pays de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), déjà soucieux de respecter des règles environnementales sévères comme la norme « Euro III » pour les véhicules terrestres, pourraient limiter l’utilisation de certains engins, notamment pour l’entraînement, dans des pays occidentaux où la lutte contre la pollution et la réduction des émissions de gaz à effet de serre sont devenues un impératif sociétal. Ceci serait amplifié si les États-Unis, premier fabricant d’armes mondial, cherchaient, comme le laissent présager les travaux du Pentagone, à imposer de nouveaux standards de motorisation face à la pression des lobbys écologistes.
Dès lors, au regard de la lenteur dans les progrès concrets pour tenter de limiter l’utilisation du pétrole, la tentation serait grande pour de nombreux Etats, émergents ou sans grandes ressources financières, d’abandonner les unités mécanisées et le recours à l’aviation moderne, voire à certains moyens maritimes. Ils chercheraient dès lors à former des armées de masse, nécessitant une logistique a minima et capables d’occuper un large front pour saturer les défenses adverses en occupant les espaces lacunaires, le manque de troupes étant aujourd’hui compensé par la mobilité des moyens modernes. La prise en compte d’une telle rupture militaire pourrait répondre au souhait du ministre français de la Défense qui, en janvier 2011, exhortait les forces armées à réfléchir à de nouvelles surprises stratégiques à venir. Ainsi, face à cette situation, les pays occidentaux, privés de leur outil de combat hérité de l’ère pétrole, seraient incapables de bâtir à nouveau et rapidement des unités à grands effectifs et seraient contraints de reconsidérer leurs choix stratégiques, renonçant à certaines ambitions ou concentrant leurs efforts sur une aire géographique, voire sur des intérêts particuliers. Pour la France, on pourrait envisager l’abandon de bases prépositionnées dans la corne de l’Afrique ou le golfe Persique et un resserrement des moyens militaires sur les marges méditerranéennes mais également une approche nouvelle de la protection des intérêts et des citoyens français à l’étranger. En effet, la démographie occidentale déclinante ainsi que les mentalités propres aux « sociétés postbelliques » inhibent de toute réaction nos pays développés face à ce phénomène de baisse capacitaire. Leurs stratégies prendraient donc davantage une orientation défensive face à la montée en puissance, dans des Etats classés aujourd’hui « en voie de développement », d’armées de masse plus rudimentaires certes, mais plus influentes dans leur voisinage régional et dissuasives, conventionnellement, vis-à-vis des puissances contemporaines.
Si le risque lié au coût ou à la fin du pétrole reste, à l’heure actuelle, encore une perspective de long terme, il paraît impératif d’anticiper, dès maintenant, les défis énergétiques du XXIe siècle. Dans le cas contraire, les 30 années à venir pourraient être synonymes d’un renversement stratégique au détriment des pays occidentaux, à l’exception des États-Unis qui, conscients de leur dépendance et de ses conséquences, semblent avoir pris au sérieux le besoin de préparer ce tournant et ce, afin de disposer d’un outil militaire capable, entre autres, de protéger les approvisionnements énergétiques indispensables au maintien de l’« american way of life ». Cette rupture, qui fait suite aux transitions qui ont vu se succéder ou cohabiter le charbon, le pétrole et l’atome, ne doit pas être sous-estimée, en particulier, par la France qui entend demeurer un Etat influent dans les affaires du monde, soutenu par un outil de défense et de sécurité à la hauteur de son ambition. Il est en effet encore aujourd’hui difficile d’ignorer les paroles de Raymond Aron considérant « qu’il faut être aveugle pour ne pas voir que dans le monde d’aujourd’hui, ceux qui jouent un rôle essentiel sont ceux qui possèdent la poudre noire et des canons. » Des efforts de recherche dans l’effacement de la dépendance pétrolière doivent donc être encouragés et soutenus par le ministère de la Défense avec, au besoin, une formalisation des enjeux dans un document officiel et prospectif susceptible d’appuyer les travaux des entreprises de la Base industrielle et technologique de défense (BITD) nationale ou européenne.
Le chef d’escadron Frédéric Jordan est actuellement stagiaire à l’Ecole de Guerre, promotion Général de Gaulle.
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