Les réformes énergétiques du Mexique sont-elles menacées ?
La réforme du secteur mexicain de l’énergie a été promulguée le 20 décembre 2013, et les décrets d’application sont entrés en vigueur le 11 août 2014, marquant une étape clé dans l’histoire de l’industrie énergétique du Mexique. Le succès de cette initiative était inespéré dans la mesure où les multiples tentatives portées dans les années 1990 ont toutes conduit à des échecs, provoquant même à l’aggravation des problèmes structurels.
Par exemple, la baisse de la production du champ pétrolier de Cantarell, l’un des plus grands au monde, à compter de 2005, s’explique avant tout par des erreurs de gestion et le comportement rentier du gouvernement mexicain, uniquement préoccupé par les revenus de court-terme et négligeant les besoins d’exploration et la maintenance. Le secteur aval (raffinage et pétrochimie) comme le secteur du transport d’énergie sont largement devenus obsolètes. La bureaucratisation et la politisation ont nui à la bonne gestion des deux entreprises d’État, Petróleos Mexicanos (Pemex) et la Comisión Federal de Electricidad (CFE). Le secteur électrique était lui concerné à de nombreuses inefficacités : en raison des pertes en ligne, des subventions élevées et du manque d’investissement pour le renouvellement des infrastructures de transport et de distribution, les prix de gros de l’électricité étaient bien supérieurs à ceux observés aux États-Unis (73% plus élevés en 2013).
Cet édito est uniquement disponible en anglais : « Mexico’s Energy Reforms at Risk? »
Contenu disponible en :
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLes marchés du carbone peuvent-ils faire une percée à la COP29 ?
Les marchés volontaires du carbone (MVC) ont un potentiel élevé, notamment pour réduire le déficit de financement de la lutte contre le changement climatique, en particulier en Afrique.
Le secteur électrique indien à la croisée des chemins : relever les défis des distributeurs d'électricité
Le secteur électrique indien a besoin d’une réforme urgente.
L’approvisionnement énergétique de Taïwan : talon d’Achille de la sécurité nationale
Faire de Taïwan une « île morte » à travers « un blocus » et une « rupture de l’approvisionnement énergétique » qui mènerait à un « effondrement économique ». C’est ainsi que le colonel de l’Armée populaire de libération et professeur à l’université de défense nationale de Pékin, Zhang Chi, décrivait en mai 2024 l’objectif des exercices militaires chinois organisés au lendemain de l’investiture du nouveau président taïwanais Lai Ching-te. Comme lors des exercices ayant suivi la visite de Nancy Pelosi à Taipei en août 2022, la Chine avait défini des zones d’exercice faisant face aux principaux ports taïwanais, simulant de fait un embargo militaire de Taïwan. Ces manœuvres illustrent la pression grandissante de Pékin envers l’archipel qu’elle entend conquérir et poussent Taïwan à interroger sa capacité de résilience.
La difficile réorganisation des chaînes de valeur des matières premières critiques – regards sur les politiques européennes de réduction des risques
La demande de matières premières critiques devant, au minimum, doubler d’ici 2030 dans le contexte des politiques actuelles de transition énergétique, la concentration des approvisionnements en matières premières critiques (MPC) – et plus encore, des capacités de raffinage – dans une poignée de pays est devenue l’une des questions fondamentales au sein des discussions internationales, bilatérales et nationales. La position dominante de la Chine et les contrôles successifs des exportations de MPC (récemment le germanium, le gallium, les technologies de traitement des terres rares, l’antimoine) indiquent une tendance à l’instrumentalisation des dépendances critiques.