Thaïlande : une révolution en marche ?
Alors que l’opposition appelle au blocus de Bangkok à partir du 13 janvier 2014, ce texte propose une mise en perspective des tumultes politiques qui secouent la Thaïlande ces derniers mois.
Tout a commencé début novembre 2013, avec le vote par la majorité parlementaire d’une loi d’amnistie. Ce texte qui devait initialement concerner les seuls faits liés aux troubles politiques de 2009-10, a été modifié à la hâte pour couvrir une période beaucoup plus longue (8 ans) permettant d’englober des actes criminels déjà jugés ou en instance de l’être. Le principal bénéficiaire de cette extension d’amnistie aurait été Thaksin Shinawatra, l’ancien Premier ministre en exil à Dubai, condamné pour abus de pouvoir et multiples faits de corruptions. Finalement, après être passée à l’Assemblée et avoir suscité les réactions les plus vives dans la rue, le projet de loi sera rejeté par le Sénat, mais le mouvement de mécontentement ne devait plus s’inverser.
Le gouvernement et le parti au pouvoir Phuea Thai se sont ensuite mis dans l’illégalité en passant outre l’avis du Conseil Constitutionnel qui, suite à un recours de l’opposition, avait jugé la révision du mode de désignation des sénateurs contraire à la constitution, tant sur le fond que sur la forme. La majorité parlementaire (312 membres, y compris le Président de l’Assemblée) a en effet voté le passage à des mandats électifs renouvelables sans limitation (comme pour la Chambre basse), sur la base d’un texte falsifié, différent du projet de loi qui avait été étudié, débattu et révisé par les parlementaires. De plus, le débat a été escamoté du fait de l’empressement du président du Parlement à faire procéder au vote final. Le temps de parole de l’opposition a été ouvertement limité et les règles de procédures de vote n’ont pas été respectées.
Télécharger le document PDF pour lire le texte intégral :
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Thaïlande : une révolution en marche ?
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesL’essor du programme spatial taïwanais : Construire une industrie, soutenir la sécurité nationale
Taïwan, connu pour son leadership dans le domaine des semi-conducteurs et des technologies de l’information et de la communication (TIC), fait aujourd’hui des progrès significatifs dans l’industrie spatiale. Bien qu’historiquement modeste, le programme spatial taïwanais s’est transformé depuis 2020, sous l’impulsion de la présidente Tsai Ing-wen qui s’est engagée à développer les capacités spatiales du pays. Parmi les étapes clés figurent l’adoption de la loi sur le développement spatial et la création de l’Agence spatiale taïwanaise (TASA), qui a renforcé les ressources et la visibilité des ambitions spatiales de Taïwan.
La surproduction chinoise de puces matures : Des craintes infondées
La Chine, plutôt que d’inonder le marché mondial des semi-conducteurs à technologies matures, s’en dissocie. Si les politiques industrielles chinoises favorisent de plus en plus la production nationale de semi-conducteurs, sa propre demande en puces, en constante augmentation, devrait empêcher une arrivée massive de puces chinoises à bas prix sur les marchés étrangers. Cependant, à mesure que Pékin progresse dans son objectif de réduire la dépendance des industries nationales aux puces étrangères, les entreprises européennes et américaines de semi-conducteurs à technologies matures pourraient ressentir les effets d’un écosystème de semi-conducteurs chinois de plus en plus « involué » (内卷).
La Chine en quête d'un saut quantique
La course mondiale pour exploiter les sciences quantiques s'intensifie. Reconnaissant le potentiel stratégique des technologies quantiques pour le développement économique, militaire et scientifique, la Chine concentre ses efforts sur des percées scientifiques afin de rééquilibrer le rapport de force, notamment dans sa compétition avec les États-Unis. Le président Xi Jinping a souligné l'importance de l'innovation scientifique, en particulier dans les domaines quantiques, pour stimuler le développement national et garantir la sécurité.
L’approvisionnement énergétique de Taïwan : talon d’Achille de la sécurité nationale
Faire de Taïwan une « île morte » à travers « un blocus » et une « rupture de l’approvisionnement énergétique » qui mènerait à un « effondrement économique ». C’est ainsi que le colonel de l’Armée populaire de libération et professeur à l’université de défense nationale de Pékin, Zhang Chi, décrivait en mai 2024 l’objectif des exercices militaires chinois organisés au lendemain de l’investiture du nouveau président taïwanais Lai Ching-te. Comme lors des exercices ayant suivi la visite de Nancy Pelosi à Taipei en août 2022, la Chine avait défini des zones d’exercice faisant face aux principaux ports taïwanais, simulant de fait un embargo militaire de Taïwan. Ces manœuvres illustrent la pression grandissante de Pékin envers l’archipel qu’elle entend conquérir et poussent Taïwan à interroger sa capacité de résilience.