La politique africaine de l’Allemagne : vers la reconduction d’un modèle de coopération asymétrique ?

Ces dernières années, la politique africaine de l’Allemagne a été marquée par de nombreuses initiatives et par la recherche d’un « partenariat d’égal à égal ». Or l’examen des rapports de force sous-jacents dans la politique de coopération fait apparaître qu’en dépit du discours officiel qui prétend y mettre fin, les déséquilibres se perpétuent.

Une analyse historique des relations germano-africaines montre que l’héritage colonial continue de modeler la politique contemporaine de coopération. L’examen des paramètres et des acteurs actuels de la politique africaine de l’Allemagne fait apparaître une mosaïque de projets insuffisamment coordonnés et répondant par ailleurs à des intérêts géopolitiques. Pour légitimer les initiatives allemandes auprès du grand public, le discours officiel met en exergue la nécessité de restreindre les flux migratoires, ce qui soulève des problèmes du point de vue des droits de l’homme. Une autre tendance est la promotion du commerce extérieur dans le cadre d’une économie libérale de marché, ce qui présente des risques politico-économiques au niveau local. La coopération prometteuse en matière de politique climatique est actuellement dominée par les conceptions allemandes de la transition énergétique, tandis que les projets de politique culturelle voient l’émergence d’approches partenariales, marquées par un esprit critique. A la lecture de ces différents axes il est possible d’esquisser un modèle de coopération germano-africaine au service de l’émancipation.
Aram Ziai enseigne à l’université de Kassel dans le cadre des cursus de sciences politiques et d’économie politique globale et de développement. Précédemment il était enseignant et chercheur dans les universités d’Amsterdam, de Vienne, d’Accra, de Téhéran, de Bonn et de Hambourg. De 2009 à 2021, il a fait partie des intervenants de la section Théorie du développement et politique de développement de l’Association allemande de science politique.
Adrian Schlegel est actuellement rattaché au Global Studies Programme de l’université Jawaharlal Nehru, à l’université de Pretoria et à l’université Humboldt de Berlin après des études en sciences politiques et administratives. Il travaille sur les questions de décolonisation et de solidarité internationale.
Cette publication est également disponible en allemand : "Die deutsche Afrikapolitik: Erneuerung einer ungleichen Zusammenarbeit?" (pdf).
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
La politique africaine de l’Allemagne : vers la reconduction d’un modèle de coopération asymétrique ?
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesRelations anglo-kényanes (1920-2024) : conflit, alliance et un arc rédempteur
Cet article propose une analyse des relations diplomatiques à l’ère postcoloniale entre le Royaume-Uni et l’une de ses anciennes colonies de peuplement, le Kenya.
La diplomatie, un outil pour aider les villes à gérer les risques géopolitiques
Les crises et la polarisation croissante des relations internationales font de l'analyse des risques politiques une ressource indispensable pour les entités publiques et privées actives au niveau international.
La Mission des Nations unies au Congo ou l’exemplaire inutilité des Casques bleus
Lors du conflit du M23 en 2012-2013 en République démocratique du Congo (RDC), les Nations unies avaient pris l’initiative diplomatique (en faisant signer l’accord d’Addis-Abeba) et militaire (en organisant une contre-offensive coordonnée avec l’armée congolaise). Depuis la résurgence de ce conflit en 2022, les Nations unies qui ont toujours plus de 10 000 Casques bleus déployés dans l’est de la RDC ne jouent plus aucun rôle.
Francophonie et Commonwealth : virage vers l’Asie-Pacifique au détriment de l’Afrique
Lors de leurs sommets respectifs tenus à l’automne 2024, la Francophonie et le Commonwealth, deux institutions multilatérales souvent mises en parallèle et accueillant parfois les mêmes pays, ont choisi une inflexion commune vers l’Asie-Pacifique, au détriment de l’Afrique.