Transitions politiques : les déboires du modèle de sortie de crise en Afrique

Depuis les conflits du Liberia et de la Sierra Leone qui ont pris fin au début du siècle, la communauté internationale applique aux guerres civiles africaines la même solution. Cette recette de la paix repose sur le triptyque suivant : création d’un gouvernement transitoire, intervention d’une force de maintien de la paix et organisation des élections.

Ces trois actions définissent la séquence de la transition qui est censée rétablir la démocratie et la stabilité dans les pays en proie à une crise politique et garantir une paix durable. Cette recette de la paix a été appliquée systématiquement dans tous les conflits africains où la communauté internationale s’est impliquée au xxie siècle. Du Liberia au Sud-Soudan où un nouveau conflit est en cours depuis 2013 en passant par le Burundi, la République démocratique du Congo et la Côte d’Ivoire, tous les accords de paix sponsorisés par la communauté internationale prévoyaient une transition. Malheureusement, comme le montrent trois exemples récents analysés dans cette note, cette technique de résolution de conflit promue par la communauté internationale s’essouffle. Si certaines transitions ont abouti à des régimes stables (Liberia, Sierra Leone, Côte d’Ivoire), d’autres transitions ont abouti à une stabilité précaire aujourd’hui remise en cause (Burundi, République démocratique du Congo) et les plus récentes qui sont l’objet de cette étude (Mali, Centrafrique et Somalie) n’aboutissent plus à une stabilité précaire mais à la perpétuation de conflits de basse intensité.
En prenant le discours officiel des transitions au Mali, en Somalie et en Centrafrique comme point de départ, cette étude montre ce que les transitions ne sont pas pour mieux éclairer ce qu’elles sont et propose une solution pour « sauver » les transitions. En prévision de crises à venir en Afrique, la communauté internationale doit urgemment repenser son modèle de résolution de conflit.
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