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Electrifier durablement l'Afrique et l'Asie

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Des solutions complémentaires à l’extension du réseau laissent aujourd’hui espérer des progrès d'électrification considérables en adéquation avec les enjeux économiques et environnementaux actuels. Changer notre conception de l’électrification permettra d’admettre que rester hors-réseau peut, pour certains, faire partie de la solution.

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Reproduction de l'Inde et du Sri Lanka vus de nuit à partir d'images de la NASA - Anton Balazh
Reproduction de l'Inde et du Sri Lanka vus de nuit à partir d'images de la NASA - Anton Balazh
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L’accès à l’électricité fait partie des grands oubliés des Objectifs du Millénaire érigés en 2000. Alors que 1,2 milliard de personnes dépendent encore, quand elles le peuvent, de combustibles fossiles, de biomasse ou de bougies pour s’éclairer, l’électrification des pays en développement constitue un catalyseur de croissance économique. Elle permet aux ménages de réallouer de longues heures de recherche de combustible à d’autres fins, de favoriser le développement de la micro-entreprise à domicile et l’éducation des enfants, et surtout de substituer au kérosène et au diesel, utilisés dans les groupes électrogènes, une énergie moins nocive et meilleur marché.

En 2011, l’ONU lançait l’initiative « Sustainable Energy for All » (SE4All) qui permettait enfin de fédérer des organisations internationales, des banques de développement et des acteurs privés et publics autour d’objectifs communs et bien définis, dont l’électrification universelle avant 2030. En septembre 2015, promouvoir l’accès à une énergie propre est devenu l’une des missions prioritaires des Objectifs du Développement Durable, qui prennent le relais des Objectifs du Millénaire. L’avancement de l’électrification se heurte cependant à de nombreux défis, liés aux capacités institutionnelles des pays concernés, aux cadres législatifs et politiques instables, au manque de données fiables, aux capacités financières limitées des populations dans le besoin, et à la croissance démographique. Les investissements actuels sont aujourd’hui loin d’atteindre les 32 milliards de dollars annuels qui seraient requis selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE) pour remplir l’objectif du SE4All.

L’extension du réseau dans les pays en développement, largement privilégiée en raison des attentes des populations et de sa portée politique et sociale, ne rend pas toujours une qualité de service suffisante. Elle nécessite des investissements dans des infrastructures lourdes et onéreuses, et ne peut être rentable dans les zones reculées ou de faible densité de population. Par ailleurs, l’ONU met progressivement en évidence que dans les zones où les connexions sont existantes, les populations desservies sont exposées à des coupures de courant régulières. Le tour de force de la Chine en matière d’extension du réseau confirme que cette solution n’est pas toujours adaptée aux besoins.

Des projets innovants et prometteurs fleurissent pourtant, comme le démontre le cas du Bangladesh. Sur la dernière décennie, des solutions nouvelles et renouvelables de production décentralisée d’électricité ont vu le jour, brisant les barrières technologiques qui rendaient jusque-là ces systèmes trop chers, complexes et peu fiables. Leur essor a été favorisé notamment par une chute de 75 % du prix des modules photovoltaïques depuis 2009 (IRENA, 2015) et de 42 % du prix des batteries depuis 2008. Ces systèmes s’inscrivent dans le cadre d’une nouvelle conception de l’électrification fondée sur une ascension graduelle de « l’échelle énergétique », dont le premier niveau correspond à un accès minimal à l’électricité permettant d’alimenter quelques lampes. Si cette approche ne permet pas d’obtenir une qualité de service similaire à celle théoriquement obtenue par l’accès au réseau, elle a l’intérêt de procurer rapidement un service de base aux ménages et leur permettre de réaliser des économies considérables.

Peu répandus jusqu’à présent, les systèmes hors réseau et les mini-réseaux gagnent en soutien dans un contexte de profonde réflexion sur la conception de nos systèmes énergétiques, qui pousse les gouvernements locaux à envisager des solutions innovantes et durables, face aux défis de la pauvreté et du réchauffement climatique. De nombreuses barrières doivent cependant être levées afin de créer les conditions d’un marché pérenne et d’engager la contribution du secteur privé.

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Electrifier durablement l'Afrique et l'Asie

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Gabrielle DESARNAUD

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Ancien Chercheur au Centre Energie de l'Ifri

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Afrique subsaharienne
Centre Afrique subsaharienne
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Créé en 2007, le centre Afrique subsaharienne de l’Ifri produit une analyse approfondie du continent africain, de ses dynamiques sécuritaires, géopolitiques, politiques et socio-économiques (en particulier le phénomène d’urbanisation). Le Centre se veut à la fois, via les différentes publications et conférences, un espace de diffusion d’analyses à destination des médias et du public mais aussi un outil d'aide à la décision des acteurs politiques et économiques à l'égard du continent.  

 

 

Le centre produit des analyses pour différents organismes tels que le ministère des Armées, le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’Agence française de développement (AFD) ou encore pour différents soutiens privés. Ses chercheurs  sont régulièrement auditionnés par les commissions parlementaires.

 

 

L’organisation d’événements de divers formats complète la production d’analyses en amenant les différentes sphères de l’espace public (académique, politique, médiatique, économique et société civile) à se rencontrer et à échanger outils d’analyse et visions du continent. Le Centre Afrique subsaharienne accueille régulièrement des responsables politiques de différents pays d’Afrique subsaharienne. 

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La Haute Autorité à la consolidation de la paix (HACP) au Niger 2011-2023. Placer l’État au cœur de la prévention et de la gestion des conflits

Date de publication
06 novembre 2024
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Comme les autres pays sahéliens, le Niger est touché par le terrorisme depuis maintenant presque deux décennies. Ce phénomène a mis en lumière à la fois les limites des appareils sécuritaires de ces pays mais également, de manière plus profonde, leur incapacité à offrir une stabilité aux populations de certaines parties de leur territoire. D’une certaine manière ces « insurrections djihadisées » s’inscrivent dans la continuité de groupes qui, régulièrement prennent les armes contre les États centraux.

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Le président spirituel du Kenya et la création d'une nouvelle république : William-Ruto, les évangéliques du Kenya et les mobilisations religieuses dans la politique électorale africaine

Date de publication
23 octobre 2024
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Au cours des deux dernières décennies, un nouveau paradigme est apparu en Afrique de l’Est et dans la Corne de l’Afrique : l’influence croissante des églises évangéliques et de leurs dirigeants dans les dynamiques électorales. La croissance numérique et démographique de ces mouvements religieux semble aller de pair avec leur rôle de plus en plus marqué dans la vie politique de ces deux régions, une présence qui a un impact sur les processus électoraux, mais aussi sur les sociétés et les formes que prend la gouvernance.

Turquie-Afrique : une Pax Ottomana entre l’Éthiopie et la Somalie ?

Date de publication
14 octobre 2024
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Avec plusieurs objectifs en vue, dont celui de devenir un acteur diplomatique incontournable sur la scène régionale et internationale, Ankara tente de rapprocher Hargeisa et Addis Abeba qui s’opposent sur un accord entre ce dernier et le Somaliland. Si la troisième réunion prévue mi-septembre a été repoussée, l’initiative a permis de préserver un canal de discussion... Et les nombreux intérêts turcs dans la région.

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Tchad : de Déby à Déby. Les recettes d’une succession dynastique réussie (2021-2024)

Date de publication
04 octobre 2024
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Comme au Togo et au Gabon, la transition qui a eu lieu au Tchad de 2021 à 2024 a abouti à une succession dynastique. Mahamat Idriss Déby a succédé à son père Idriss Déby Itno, qui fut président du Tchad de 1996 à 2021. Alors que la majorité des Tchadiens espéraient une alternance et un changement de gouvernance, le « système Déby » est parvenu à se maintenir.

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