La CDU après Merkel. Les défis du parti conservateur en tant que nouveau parti d’opposition

Parti gouvernemental par excellence, l’Union chrétienne-démocrate/ l’Union chrétienne sociale (CDU-CSU) se retrouve, pour la première fois depuis 16 ans, dans le camp de l’opposition.

Face à cette situation, l’Union chrétienne-démocrate est amenée à se redéfinir. Friedrich Merz, ancien rival d’Angela Merkel, lui a succédé à la tête du parti en 2021. Il incarne l’aile droite de l’Union, aux valeurs plus traditionnelles et conservatrices, en rupture avec les années Merkel mais aussi avec le gouvernement d’Olaf Scholz. Celui-ci est composé d’une coalition entre le SPD (sociaux-démocrates), « Die Grünen », les Verts (écologistes) et le FDP (libéraux démocrates). Actuellement, la CDU-CSU est en tête dans les sondages mais reste à un niveau très faible (moins de 30%). L’AfD (Alternative für Deutschland), gagne de plus en plus en influence dans tout le pays, comme en témoignent les élections d’octobre dernier en Bavière et en Hesse. Friedrich Merz cherche notamment à critiquer la politique des écologistes et à séduire l’électorat de l’extrême droite. A cette fin, il mise sur l’appropriation de sujets précis, comme l’immigration ou la critique du « wokisme ». Bien souvent, cette manœuvre révèle un manque de programme de même que des divisions internes à l’Union. Le domaine des affaires étrangères fait exception : se présentant comme un grand partisan de l’intégration européenne, de l’amitié franco-allemande et de la coopération transatlantique, Friedrich Merz s’engage pour la promotion de la CDU-CSU en tant que parti fortement engagé dans l’intégration européenne.
Celia Burgdorff est docteure en Histoire des relations internationales de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et de la Ludwig-Maximilians-Universität de Munich. Elle a travaillé comme chercheuse à l’Institut Historique Allemand de Paris avant de partir à Berlin pour conseiller le bureau national de la Junge Union (CDU) sur les affaires étrangères.
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