L'Afrique de l'Est, une géopolitique pétrolière à haut risque
Autrefois, hors de portée des radars des sociétés pétrolières, l'Afrique de l'Est est devenue en l'espace de cinq ans l'une des zones du continent où les investissements sont les plus soutenus.
Deux raisons à cela : d'abord, les sociétés Heritage et Tullow Oil ont mis à jour depuis 2006 en Ouganda entre 1 et 2,5 milliards de barils de réserve (soit l’équivalent des réserves de la République du Congo). Ensuite, le niveau des cours du brut oscille entre 80 et 120 dollars depuis 2008 et pousse les sociétés à davantage de prises de risques. La demande pétrolière mondiale toujours plus forte (Chine, Inde) permet d'affirmer que les investissements pétroliers qui s’engagent actuellement se développeront sur le long terme. Les efforts d'exploration ne devraient donc pas être affectés par quelques déconvenues techniques telles que des forages secs. Cette zone allant du Soudan du Sud jusqu'au Mozambique devrait en principe rester une zone d’attraction majeure des pétroliers pour plusieurs dizaines d'années.
Pour un pays sans histoire pétrolière, cette nouvelle industrie est déstabilisante. La gestion de ce secteur, aujourd'hui stratégique - et bientôt dominant - implique une réorganisation de l'économie. La formation accélérée de centaines de fonctionnaires qualifiés, la pédagogie nécessaire auprès des populations proches des zones pétrolières ainsi que des représentants du peuple sont autant de défis que l'Ouganda peine à surmonter. Et ce, d'autant plus que le président Yoweri Museveni, arrivé au pouvoir en 1986, tente de faire du pétrole son domaine réservé.
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