Les pouvoirs coutumiers en RDC : institutionnalisation, politisation et résilience
Loin d’être un archaïsme précolonial, les chefs coutumiers sont une des premières manifestations de la modernité politique.
La généralisation de la chefferie dans le cadre territorial du Congo est en grande partie l’œuvre du colonisateur belge. Depuis l’époque coloniale, les chefs coutumiers sont parvenus à préserver leurs prérogatives et à rester les gestionnaires du foncier et les pourvoyeurs de justice locale. Leur résilience a démenti tous ceux qui prédisaient et espéraient leur inéluctable obsolescence sous l’effet de la dictature du parti unique de Mobutu et du pluralisme électoral au début de ce siècle. Cette résilience s’explique autant par leurs capacités d’adaptation que par la reconnaissance par les différents pouvoirs en place, de leur utilité institutionnelle et politique. Bien que, selon la loi, les chefs sont apolitiques, leur politisation insidieuse est aujourd’hui une réalité acceptée. La conséquence la plus évidente de la survie historique de la chefferie est son implication dans les conflits qui agitent la République démocratique du Congo. À la fois victimes et acteurs de ces conflits, les chefs coutumiers occupent une place dans les dynamiques de conflit qui fluctuent en fonction des circonstances. Cette implication représente l’inévitable contrepartie de leur rôle institutionnel et politique.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Les pouvoirs coutumiers en RDC : institutionnalisation, politisation et résilience
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesFrancophonie et Commonwealth : virage vers l’Asie-Pacifique au détriment de l’Afrique
Lors de leurs sommets respectifs tenus à l’automne 2024, la Francophonie et le Commonwealth, deux institutions multilatérales souvent mises en parallèle et accueillant parfois les mêmes pays, ont choisi une inflexion commune vers l’Asie-Pacifique, au détriment de l’Afrique.
Le dilemme de la relation militaire franco-africaine : réinventer ou tourner la page ?
L’origine de la présence et de la coopération militaires en Afrique remonte au pacte tacite de la décolonisation de l’Afrique francophone. Cette coopération a permis la création des armées africaines des anciennes colonies et s’inscrivait dans le projet visant à éviter l’expansion du communisme et à maintenir l’influence de la France dans les pays nouvellement indépendants.
L'évolution de la diplomatie des villes en Afrique : impact, potentiel et défis actuels des activités internationales des villes africaines
Au cours des dernières décennies, les villes africaines se sont hissées au rang des principaux acteurs de l’évolution de la diplomatie des villes. En effet, les municipalités du continent ne se sont pas seulement adaptées aux nouvelles tendances de la coopération internationale. Elles ont façonné l’approche actuelle du partenariat où les autorités locales du monde entier travaillent ensemble pour relever des défis urbains communs tels que le changement climatique, la migration et la justice sociale.
La Haute Autorité à la consolidation de la paix (HACP) au Niger 2011-2023. Placer l’État au cœur de la prévention et de la gestion des conflits
Comme les autres pays sahéliens, le Niger est touché par le terrorisme depuis maintenant presque deux décennies. Ce phénomène a mis en lumière à la fois les limites des appareils sécuritaires de ces pays mais également, de manière plus profonde, leur incapacité à offrir une stabilité aux populations de certaines parties de leur territoire. D’une certaine manière ces « insurrections djihadisées » s’inscrivent dans la continuité de groupes qui, régulièrement prennent les armes contre les États centraux.