Transition et négociations au Yémen : Le rôle de l'ONU
Une meilleure compréhension de la guerre qui sévit désormais depuis plusieurs mois entre une coalition de pays arabes sunnites, dirigée par le Royaume d’Arabie Saoudite et le Yémen, oblige à revenir sur ces quatre dernières années de transition et de négociations.
Il s’agira avant tout pour nous de lever deux ambiguïtés de la « révolution yéménite », puis de nous s’interroger sur l’approche onusienne. La « révolution yéménite » s’apparente plus, selon nous, à un règlement de compte entre prédateurs locaux qu’à un véritable soulèvement populaire, spontané et autonome. De ce fait, les « accords de Riyad », signés fin 2011, étaient surtout destinés à régler rapidement une question de « partage du pouvoir » entre factions rivales plutôt que d’entamer un vaste processus de refondation politique dans un pays profondément fragmenté par ses divisions tribalo-religieuses et de multiples conflits intérieurs larvés.
Il faut ensuite se pencher sur la réponse, inadaptée selon nous, que la communauté internationale, en la personne de l’ancien conseiller spécial du Secrétaire général de l’ONU, a apportée à la crise. Analyse erronée de la situation sur le terrain, méconnaissance ou négligence des rapports de force réels, cadrage impropre du processus de dialogue national et de ses acteurs, absence de volonté politique d’agir dans les temps prescrits : les méprises semblent nombreuses pour celui qui a voulu préempter et diriger un processus qui lui a finalement échappé, avant qu’il ne soit forcé à démissionner.
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Iran et Israël : meilleurs ennemis
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La France a-t-elle encore une politique arabe ?
Dès la fin de la guerre d’Algérie, la France a systématiquement repris contact avec les pays arabes qui avaient rompu les relations diplomatiques au moment de la malheureuse expédition de Suez de 1956. Ainsi se sont renouées ou nouées des relations actives et souvent confiantes, y compris avec des pays où elle était absente, comme les émirats du Golfe. Le président Chirac a voulu formaliser et conforter cette orientation lorsque le 6 mars 1996, à l’université du Caire, il a évoqué la « politique arabe et méditerranéenne » de la France. Par-delà quelques principes communs, il s’agissait naturellement d’une politique à géométrie variable selon les pays, avec la volonté d’être présent dans cet ensemble de pays qui sont nos voisins proches, situés dans une zone stratégique et dont d’importantes communautés vivent en France. Très tôt attachée à contribuer à la paix entre Israël et les pays arabes, la France prône une politique équilibrée entre le maintien de la sécurité d’Israël et le soutien du processus de paix israélo-palestinien qui donnerait le droit à l’autodétermination des Palestiniens et à la création d’un État. À cet égard, l’année 2007 représente une rupture due à l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy qui sur ce plan, comme sur d’autres, a pris le contre-pied de son prédécesseur. Depuis lors, la politique de la France dans cette région n’a plus la même priorité, réagit plus qu’elle n’agit et semble flotter entre une volonté de maintenir ses liens avec les pays arabes et une certaine complaisance à l’égard d’Israël.