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Angela Merkel envoie sa dauphine au ministère de la défense

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cité par Gwénaëlle Deboutte dans

  La Croix
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Annegret Kramp-Karrenbauer, la présidente de la CDU, succède à Ursula von der Leyen à la tête du ministère de la Défense. Malgré ses divergences sur l’Europe avec Emmanuel Macron, elle devrait poursuivre le projet de politique de défense commune européenne. Un test pour celle qui occupera peut être un jour la chancellerie.

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Pour succéder à son ancienne protégée, Angela Merkel a choisi sa nouvelle dauphine, Annegret Kramp-Karrenbauer (AKK). La présidente de la CDU a pris ce mercredi 17 juillet les rênes du ministère de la Défense après l’élection d’Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission européenne. « Comme avec von der Leyen en 2013, il s’agit d’un examen de passage de la part d’Angela Merkel, pour voir si elle sera capable d’assurer à ce poste et potentiellement de lui succéder à la chancellerie », analyse Gabriele Abels, professeure de sciences politiques à l’université de Tübingen.

L’une des ministres les plus impopulaires du gouvernement

Avant elle, Ursula von der Leyen avait échoué à ce test, en accumulant erreurs et couacs au point de devenir l’une des ministres les plus impopulaires du gouvernement. En 2017, elle avait ainsi été critiquée pour sa gestion de crise jugée trop légère, à la suite de la découverte d’une cellule de sympathisants néo-nazis au sein des troupes militaires. Cette année, Ursula von der Leyen fait aussi l’objet d’une enquête après l’embauche de cabinets de conseil extérieurs sans appels d’offres. À cela s’ajoute l’état de sous-équipement endémique de l’armée, résultat de nombreuses coupes budgétaires ces vingt dernières années. « Bien que von der Leyen ait réussi à augmenter le budget de l’armée, les problèmes structurels subsistent, de même que les scandales dont AKK devra se distancier », poursuit Gabriele Abels.

Cette dernière avait pourtant répété vouloir uniquement se consacrer à la présidence de la CDU. Mais ses débuts difficiles à ce poste ont eu raison de sa décision. Après des élections européennes en demi-teinte pour son parti, 71 % des Allemands considèrent en effet qu’elle ne conviendrait pas comme chancelière. Au ministère de la Défense, où elle gèrera 180 000 soldats et un budget de 44 milliards d’euros, elle devra donc prouver qu’elle en a l’étoffe. En évoluant en politique étrangère et de sécurité, elle pourra aussi se faire un nom sur la scène internationale, elle qui n’a jusqu’ici occupé que des mandats locaux.

« La politique allemande ne devrait pas changer »

Nul doute donc que cette nomination doit être observée de près par l’Elysée. On se souvient en effet qu’à peine arrivée à la tête de la CDU, elle avait torpillé les idées d’Emmanuel Macron sur l’Europe. Conservatrice, elle avait ainsi rejeté les propositions d’un « bouclier social » et d’un salaire minimum à l’échelle de l’UE. Fin juin, elle avait aussi ouvertement critiqué Emmanuel Macron quand il avait refusé la nomination de Manfred Weber, le premier candidat de l’Allemagne au poste de président de la Commission européenne.

« Si elle devenait chancelière, il y aurait sûrement des divergences entre les deux personnes, sur l’Europe ou la zone euro, assure Gabriele Abels. Mais en tant que ministre de la Défense, je ne vois pas venir de changement majeur. Elle devrait poursuivre l’intégration européenne de la défense amorcée par l’Allemagne. » Ces derniers mois, les deux pays ont en effet progressé sur plusieurs dossiers, comme la coopération structurée permanente (CSP), le Fonds européen de défense ou encore le projet de système aérien du futur (SCAF).

Un point de vue partagé par Hans Stark, responsable des relations franco-allemandes à l’Institut français des relations internationales à Paris (IFRI).

 « Il y a des différences d’approche, comme sur le mode d’action de l’Initiative européenne d’intervention, mais dans l’ensemble, la politique allemande ne devrait pas changer. La présence d’Angela Merkel au défilé du 14 juillet était d’ailleurs un signal fort dans ce sens »

explique le spécialiste.

Lire l'article sur le site de La Croix.

 

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Hans STARK

Intitulé du poste

Conseiller pour les relations franco-allemandes à l'Ifri