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Angela Merkel quitte la direction de la CDU : "Elle est débarrassée de ce fardeau", affirme un spécialiste de l'Allemagne

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Les délégués du parti départagent aujourd'hui les trois candidats à la succession de la chancelière allemande. Le spécialiste de l'Allemagne Hans Stark rappelle sur franceinfo que l'image d'Angela Merkel va forcément peser sur son successeur.

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"Cette image [d'Angela Merkel] va évidemment peser sur la personne qui va lui succéder", a expliqué, vendredi 7 décembre sur franceinfo, Hans Stark, spécialiste de l'Allemagne contemporaine à l'Institut français des relations internationales et professeur de civilisation allemande à la Sorbonne. La chancelière allemande va céder sa place à la tête du parti chrétien-démocrate, la CDU. Les délégués du parti départagent ce vendredi les trois candidats à la succession d'Angela Merkel.

franceinfo : L'après-Angela Merkel se prépare au sein de la CDU, mais on se dit que ce n'est pas si facile de lui succéder ?

Hans Stark : Évidemment, après 18 ans passés à la tête d'un parti, pour une personne qui a été élue plusieurs fois, qui est dans son quatrième mandat qui va jusqu'en 2021, ça va être compliqué pour son successeur d'être à la hauteur de l'image qu'Angela Merkel va laisser. Cette image va sans doute s'accentuer, car si elle reste au pouvoir jusqu'en 2021, à chaque sommet où elle se rendra, ce sera quelque part un sommet d'adieu, tout cela va évidemment peser sur la personne qui va suivre.

Vous l'imaginez quitter le pouvoir avant 2021, la date de la fin de son mandat ?

On n'en sait rien. Elle a annoncé son intention de vouloir rester au pouvoir jusqu'en 2021. Derrière, il n'y a pas seulement une envie de coller au pouvoir et à son siège mais aussi d'assurer la continuité du pouvoir, ça c'est une première chose. L'autre, c'est qu'il y a dans la vie politique allemande actuellement beaucoup d'incertitudes, à commencer par le nom de la personne qui lui succédera à la tête du parti. Si c'est Friedrich Merz, c'est un ancien rival d'Angela Merkel, je pense que ce sera une coopération assez difficile, une entente pas très cordiale. Ensuite, il y a le parti social-démocrate qui forme une coalition avec des chrétiens-démocrates et qui est en grande difficulté et qui pourrait quitter le gouvernement l'année prochaine, si d'élection en élection sa descente en enfer se poursuit au rythme actuel. Enfin, il y a des élections difficiles qui se profilent pour Angela Merkel, d'abord les élections européennes, puis surtout trois élections en "Allemagne de l'est" à l'automne 2019, où le parti populiste d'extrême droite est très fort.

Qu'est ce que ça peut changer sur la scène internationale pour l'Allemagne le fait d'être dirigé par une chancelière sur le départ ?

Évidemment, nous avons même déjà en ce moment dans l'euro-zone, et de l'Union européenne avec le moteur franco-allemand, deux dirigeants fragilisés aujourd'hui pour des raisons différentes, et cela risque de retarder le train de réformes qui a été mis en marche. Angela Merkel est fragilisée car elle n'a plus le parti derrière elle, et en même temps elle est débarrassée de ce fardeau qu'est la présidence du parti. Elle a peut-être les coudées franches pour aller plus loin, se montrer plus audacieuse.

Lire l'article sur le site de FranceInfo.

 

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Hans STARK

Intitulé du poste

Conseiller pour les relations franco-allemandes à l'Ifri