Avons-nous les moyens de nous protéger des cybermenaces ?
En contexte de guerre et d’élection présidentielle, le risque de manipulation des données s’accroît. L’Union européenne tente alors de réguler les cybermenaces en mettant en œuvre de nouveaux outils. A quelles menaces faisons-nous face ? Comment mesurer le risque et lutter contre celui-ci ?
Les soupçons de manipulation des élections aux États-Unis en 2016 et les MacronLeaks publiées à l’avant-veille du deuxième rendez-vous de la présidentielle de 2017 ont mis en avant les capacités de malveillance de certains groupes ou états cybercriminels.
Depuis ces dates, la France comme d’autres états européens, s’est dotée d’un commandement de la cyber défense et d’une agence chargée de lutter contre les fake news venues de l’étranger.
Mais la guerre en Ukraine a rajouté à ces menaces sur la vie démocratique et économique d’un pays et de ses entreprises l’exercice en temps réel du mélange entre attaques militaires armées et attaques informatiques, comme celle menée le 24 février, jour de l’offensive russe, contre la société américaine Viasat et ses communications par satellite.
Pour ce débat, Emmanuel Laurentin reçoit Didier Danet, maître de conférences à l’académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan, directeur du Mastère "Opérations et Gestion des crises en Cyberdéfense", Julien Nocetti, chercheur associé au Centre Russie/NEI de l'Institut français des relations internationales (Ifri), chercheur au centre GEODE (Géopolitique de la datasphère), enseignant-chercheur à l’académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan et Olivier Tesquet, journaliste à Télérama, spécialiste des questions numériques.
Julien Nocetti souligne la nécessité de penser les attaques cyber dans le temps long, et la prise en compte de plus en plus importantes de ces attaques au niveau international.
"Il y a un savoir-faire russe qui a contribué à renforcer la puissance russe. Mais il ne faut pas surestimer la capacité de la Russie. (...) Une "vraie" attaque cyber, avec des conséquences majeures, demandent des mois voire des années de préparation. Il y a un temps long du cyber, qu'il faut garder à l'esprit. (...) Il y a eu une prolifération de doctrines qui font état de ce volet offensif, avec l'évolution d'un contexte international qui utilise le cyber à des fins stratégiques. Il y a une prise en compte beaucoup plus forte de ce versant offensif."
> Ecouter le podcast sur France Culture.
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