Batailles culturelles
Intrinsèquement lié à la bataille idéologique de la guerre froide, le concept de « diplomatie publique » (public diplomacy) est popularisé au début des années 1960 par Edward R. Murrow, directeur de la United States Information Agency, qui coordonne la diplomatie culturelle des États-Unis et la radio La Voix de l’Amérique selon une ligne farouchement anticommuniste.
La diplomatie américaine entend alors s’affranchir de la notion de propagande, associée au totalitarisme, pour désigner cette facette de sa politique étrangère. À la même époque, les responsables soviétiques recourent à la notion proche de « diplomatie populaire » (narodnaïa diplomatia) pour qualifier l’action culturelle extérieure des sociétés d’amitié soviétiques, combinée aux ondes multilingues de Radio Moscou. Dans les deux cas, l’État communique directement avec des populations étrangères par des instruments culturels, éducationnels ou médiatiques afin de promouvoir ses intérêts, ses valeurs fondatrices ou sa culture nationale. Il s’agit, par extension, de mieux contrôler l’action des gouvernements étrangers en influençant leurs opinions.
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