Chars : pourquoi Berlin a cédé
Après avoir longtemps hésité, le chancelier allemand s'est résigné à fournir 14 chars Leopard 2 à l'Ukraine. Une décision à l'impact d'abord politique.
Prudente, versatile ou indécise. Les avis divergent sur la manière dont Olaf Scholz gère l’Allemagne. Angela Merkel, à qui il a succédé le 8 décembre 2021, commente alors : « l’Allemagne est entre de bonnes mains », rappelle l’universitaire Julien Thorel, spécialiste de la vie politique d’outre-Rhin. À l’instar de son ex-patronne, très critiquée en son temps à Paris pour sa lenteur à décider, l’austère et méthodique apparatchik du Parti social-démocrate (SPD) n’a cédé à la pression générale pour livrer des Leopard 2 à l’Ukraine qu’après avoir estimé que les conditions étaient réunies pour effectuer « en sécurité » ce nouveau pas vers la cobelligérance dans le conflit opposant Moscou à Kiev.
Le “Roi Olaf” a attendu le tout dernier moment pour valider l’option qui faisait consensus dans les cercles dirigeants, mais divisait l’opinion publique, comme l’a illustré un premier avis défavorable du Bundestag. Selon le dernier sondage de la chaîne de télévision ARD, 46 % des Allemands sont pour et 43 %, contre. « Il aurait été irresponsable d’agir autrement […] . Si nous avions suivi vos conseils, nous aurions mis en danger la sécurité de l’Allemagne », répond Scholz à ses détracteurs à la télévision, le 24 janvier, le jour où il franchit le Rubicon.
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Varsovie est le moteur de l'encerclement politique de Berlin
Le chancelier a toujours expliqué que l'Allemagne ne ferait pas « cavalier seul », commente Eric André Martin, secrétaire général du Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa), de l'Institut français des relations internationales (Ifri).
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