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Comment le Royaume-Uni est sorti du charbon en dix ans

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citée par Matthieu Jublin dans

  Alternatives Economiques
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En un temps record, le Royaume-Uni est parvenu à se passer de charbon pour produire son électricité. Une transition énergétique permise par une politique ambitieuse et une géographie propice à l’éolien, mais aussi par le recours au gaz et par une dépendance accrue aux importations d’électricité et de biens, ce qui pèse sur son empreinte écologique.

Contenu intervention médiatique

Soixante-sept jours, vingt-deux heures et cinquante-cinq minutes. Le 10 juin 2020, le Royaume-Uni battait à nouveau l’un des records les plus symboliques de son histoire récente. Pendant plus de deux mois, l’électricité du pays a été produite sans utiliser de charbon.

Un exploit amélioré à plusieurs reprises depuis 2016 : d’abord une première heure sans charbon, puis un jour entier en 2017, puis une semaine en 2019… Du jamais vu depuis cent trente-cinq ans et la mise en service de la première centrale à charbon au monde, à Londres en 1882.

Comment le Royaume-Uni, berceau de la révolution industrielle, a-t-il réussi en dix ans à se débarrasser du charbon, l’énergie qui lui avait assuré son décollage économique ? 

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Des éoliennes… et du gaz

Ces milliards ont notamment été investis dans l’éolien et le solaire photovoltaïque. Ils ont permis au Royaume-Uni de devenir le plus gros producteur d’électricité éolienne offshore au monde, avec 36 % de la capacité installée mondiale (suivi par l’Allemagne avec 28,5 %).

Fin 2019, le pays a mis en route le plus grand parc éolien offshore du monde, Hornsea One, et comptait plus de 2 000 éoliennes en mer, soit près de 10 000 MW de puissance installée, avec pour objectif de tripler cette puissance d’ici à 2030. « Le Royaume-Uni dispose d’une façade maritime très favorable et est entouré d’eaux peu profondes, facilitant l’installation d’éoliennes offshore », explique Carole Mathieu, responsable des politiques européennes au Centre énergie et climat de l’Institut français des relations internationales (Ifri).

Ces éoliennes offshore, tout comme leurs équivalents terrestres et les panneaux solaires, ne produisent pas constamment. C’est pourquoi le Royaume-Uni reste dépendant de sources d’électricité pilotables, dont la première demeure une énergie fossile : le gaz. Après une forte baisse en 2010, la production des centrales à gaz a rebondi en 2015 et reste depuis la première source d’électricité dans le pays, devant l’éolien. « Le Royaume-Uni a bénéficié de son réseau gazier très développé, sans lequel la sortie du charbon aurait été beaucoup compliquée », estime Carole Mathieu.

Alors que les dernières centrales à charbon doivent fermer d’ici 2025, plusieurs projets de centrales à gaz à cycle combiné (qui émettent moins de CO2) ou de centrales à biomasse font l’objet de vives polémiques outre-Manche. Selon le média spécialisé Carbon Brief, la part du gaz dans le mix électrique britannique doit pourtant passer de 40 % à 25 % pour atteindre ses objectifs climatiques. « Les Britanniques misent aussi sur le nucléaire, mais pour l’heure le seul projet validé est l’EPR de Hinkley Point et tous les autres sont en discussion », ajoute Carole Mathieu.

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 > Lire l'intégralité de l'article sur le site du journal Alternatives Economiques

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Carole MATHIEU

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Ancienne Responsable des politiques européennes au Centre Énergie et Climat de l'Ifri