De par le monde : Face aux populismes, la démocratie tient bon
Aux États-Unis, le pouvoir judiciaire a bloqué par deux fois des mesures voulues par Donald Trump.
Au lendemain des victoires inattendues du Brexit au Royaume-Uni et de Donald Trump aux États-Unis, il est tentant de voir nos démocraties occidentales comme prises dans la montée inexorable du populisme et du repli sur soi. L’élection de Marine Le Pen à la présidence française s’inscrirait dans cette logique, et semble dès lors tout à fait possible.
Le contexte semble pourtant s’être un peu modifié ces dernières semaines. Aux Pays-Bas, tout d’abord, le dirigeant du parti d’extrême droite PVV, Geert Wilders, a subi un échec lors des élections législatives du 15 mars, comme le rappelait Réforme la semaine dernière. Par ailleurs, Donald Trump a connu quelques revers importants aux États-Unis, où les contre-pouvoirs semblent rester puissants et efficaces.
Le pouvoir judiciaire y a ainsi bloqué par deux fois le décret que le Président voulait mettre en place pour interdire l’immigration en provenance de pays à majorité musulmane. Un juge fédéral de Seattle a bloqué une première version le 3 février ; la seconde mouture, pourtant mieux préparée, a été invalidée le 15 mars par un juge de Hawaï. À chaque fois, les juges ont dénoncé la discrimination contre une religion en germe dans le décret.
Rapport de forces
Par ailleurs, le pouvoir législatif a fait dérailler la suppression de l’Obamacare, pourtant promise par le candidat Trump pendant sa campagne. En effet, la Chambre des représentants n’a pu se mettre d’accord sur la nouvelle loi sur la santé proposée par le président. D’une part, les républicains très à droite, membres du « Caucus de la liberté », alignés sur des positions ultra-libérales, ont refusé de voter pour un projet qui selon eux n’allait pas assez loin dans la destruction d’un système commun d’assurance santé.
Mais les démocrates ont également voté contre, imités par un certain nombre de républicains modérés : la nouvelle loi allait à leurs yeux appauvrir les Américains les plus vulnérables.
Le rapport de forces entre ouverture et repli sur soi va continuer à se déployer dans les mois à venir, avec les élections françaises et allemandes, le cycle manifestation/répression en Russie, les négociations post-Brexit et d’autres étapes encore. La lutte continue.
Média
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