De par le monde : La France résistera-t-elle au vote populiste ?
La France rejoindra-t-elle l’Autriche et les Pays-Bas en échappant à la vague populiste européenne ?
Proximité culturelle oblige, les États-Unis et le Royaume-Uni connaissent souvent les mêmes évolutions politiques. Dans les années 1980, le président Reagan (à la Maison Blanche de 1980 à 1988) et la Première ministre Thatcher (à Downing Street de 1979 à 1990) avaient lancé la « révolution conservatrice ». Leur politique économique libérale avait fait école dans beaucoup de pays : baisse des impôts et des financements publics, dérégulation tous azimuts, accroissement des inégalités… Le Brexit et l’élection de Trump signent-ils aujourd’hui l’entrée de l’Occident dans une nouvelle époque, celle d’un repli populiste ? On pourrait le croire tant ces deux événements trouvent de résonances sur notre continent. Ils ont d’ailleurs été préfigurés par l’arrivée au pouvoir de politiciens ultraconservateurs en Pologne et en Hongrie.
Et pourtant, la possible victoire du candidat centriste Emmanuel Macron, le 7 mai prochain, pourrait mettre un coup d’arrêt aux succès du populisme en Europe. Sa victoire ferait suite aux résultats des élections en Autriche en décembre puis aux Pays-Bas en mars, qui ont vu la défaite des candidats d’extrême droite.
Angoisse identitaire
Comment expliquer ces coups de balancier de l’électorat des pays occidentaux ? Il est difficile de faire la part des raisons propres à chaque pays et des tendances globales qui les dépassent. On sait par exemple qu’aux États-Unis Trump n’aurait pas gagné si l’électorat n’avait pas été découpé en 50 États dont 48 observant un scrutin majoritaire à un tour. En revanche, les défis sont les mêmes : colère contre des élites qui détournent le système à leur profit, angoisse identitaire face à la mondialisation. Et si les observateurs n’ont pas été surpris par l’arrivée au second tour du Front national, présent depuis des décennies, les deux partis traditionnels ont bien été brisés par la campagne, à l’instar des deux grands partis américains bouleversés par la montée des populismes outre-Atlantique.
Au milieu de ces tourmentes, la France pourrait bientôt rester le seul pays occidental non populiste à détenir un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. C’est une opportunité pour notre pays, qui pourrait alors incarner un pôle de ralliement pour les valeurs d’ouverture et de démocratie dans le monde.
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