Désarmement nucléaire : ça urge ?
Une centaine de pays ont débuté aujourd’hui à l’ONU des négociations inédites sur un traité d'interdiction des armes nucléaires, malgré l’opposition des grandes puissances nucléaires…
Sans doute n’avez-vous jamais entendu parler de la résolution L41 de l’ONU. Son adoption est pourtant récente, mais il est vrai qu’elle a été votée la veille du réveillon de Noël : moment peu propice pour retenir l’attention médiatique. Il se pourrait néanmoins qu’elle finisse par atteindre une certaine notoriété, voire postérité, en inaugurant une nouvelle phase du désarmement nucléaire mondial.
Que préconise la résolution L41 ? L’organisation d’une conférence des Nations Unies "chargée de négocier un instrument juridiquement contraignant d’interdiction des armes nucléaires, conduisant à leur élimination totale". Et il se trouve que cette conférence s’ouvre aujourd’hui à New-York. Et c’est déjà un succès puisque plus d’une centaine de pays participe à des négociations inédites. Mais c’est aussi déjà un échec dans la mesure où ce sont les absents qui y sont le plus visibles : Etats-Unis, Russie, France, Royaume-Uni notamment, autrement dit les puissances nucléaires, sans qui rien ne peut se faire en matière de désarmement.
Pour les participants à cette conférence, l’idée est justement de faire pression sur ces grandes puissances, les obliger à réactiver le Traité sur la Non-Prolifération dans laquelle elles sont engagées. Il y aurait urgence, eu égard aux nouveaux déséquilibres mondiaux, ce que contestent les partisans de la dissuasion.
Intervenants :
- Corentin Brustlein : Chercheur, responsable du Centre des études de sécurité de l'Ifri et du programme "Dissuasion et prolifération".
- Jean-Marie Collin : Chercheur associé auprès du GRIP, directeur France de l’organisation PNND.
- François Géré : Historien, spécialiste en géostratégie, président fondateur de l’Institut français d’analyse stratégique (IFAS).
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