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Donald Trump et Jérusalem: retour à l'unilatéralisme

Interventions médiatiques |

chronique parue dans l'hebdomadaire

  Réforme 
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En annonçant le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem, Donald Trump revient à sa ligne nationaliste et unilatéraliste en matière de politique étrangère.

Contenu intervention médiatique

En 1995, sous la présidence de Bill Clinton, le Congrès américain avait voté le transfert de l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, une décision aux conséquences géopolitiques très importantes, adoptée avant tout pour des raisons de politique intérieure. Tous les six mois depuis lors, les présidents ont employé la dispense qui prévoit que ce déménagement peut être différé pour des raisons de sécurité nationale – et ce, alors même que G. W. Bush et Barack Obama avaient fait du transfert une promesse de campagne. Le président Trump vient à nouveau de stupéfier le monde en annonçant la reconnaissance par les États-Unis de Jérusalem comme capitale de l’État hébreu et, logiquement, le transfert de l’ambassade américaine.

Au début, le président avait semblé écouter ses conseillers – ceux que la presse appelle les « adultes dans la pièce ». Il avait reconnu le rôle de l’OTAN et accepté de maintenir des troupes américaines en Afghanistan pour y éviter le chaos. Las, Trump revient maintenant à la ligne nationaliste et unilatéraliste sur laquelle il a fait campagne.

Un président qui tient ses promesses

Dans son discours à l’Assemblée générale de l’ONU en septembre, il a réitéré sa vision de la communauté internationale comme un lieu d’affrontement et non de dialogue. En renonçant au TPP, il révoque le principe de libre-échange. Il retire son pays de l’accord de Paris sur le climat, mais aussi de l’UNESCO et du Pacte mondial sur la gestion des migrants et des réfugiés adopté à l’ONU en 2016. Il a refusé de certifier l’accord sur le nucléaire iranien. La reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël et le transfert de l’ambassade des États-Unis sont un nouveau moyen de s’affirmer comme un président qui tient ses promesses.

Juste après son discours du 6 décembre, le temps d’organiser les choses, le président Trump a cependant resigné, lui aussi, la dispense de six mois ! Surtout, il n’a pas employé dans sa déclaration le terme « indivisible » à propos de Jérusalem, ce qui laisse aux optimistes la possibilité d’espérer qu’une très théorique négociation israélo-palestinienne aboutisse à une capitale d’Israël à Jérusalem-Ouest et une capitale palestinienne à Jérusalem-Est.

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Laurence NARDON

Laurence NARDON

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Responsable du Programme Amériques de l'Ifri