Rechercher sur Ifri.org

À propos de l'Ifri

Recherches fréquentes

Suggestions

États-Unis : l’éthique des réseaux sociaux en question

Interventions médiatiques |

chronique parue dans

  Réforme
Accroche

Nous avons une idée assez nette de la manière dont les pirates informatiques proches du pouvoir russe ont tenté d’influencer les processus électoraux en Occident. Aux États-Unis, des hackers ont pénétré les serveurs du Comité national du Parti démocrate pour y voler la correspondance par courriel de responsables.

Contenu intervention médiatique

Ils l’ont remise à Wikileaks qui l’a rendue publique. Ils ont aussi, par le biais de véritables « usines à troll », inondé les électeurs américains de messages par courriel, Twitter ou Facebook destinés à les influencer. L’entreprise anglo-américaine Cambridge Analytica a participé à la campagne de Trump en ciblant les électeurs pour leur envoyer des messages à partir des données récoltées sur leurs comptes Facebook. Elle fait l’objet d’une enquête parlementaire.

Au-delà de ces grandes manœuvres, le business de l’influence en ligne est devenu accessible à tous. Il existe ainsi des entreprises qui « vendent » des abonnés Twitter par dizaines de milliers aux personnalités du spectacle, du sport ou de la politique qui ont besoin de paraître populaires. Un nombre important de « vues » sur YouTube ou de recommandations sur LinkedIn peut convaincre un publicitaire, un sponsor ou un producteur que la personne qu’ils financent est un « bon produit ».

Mais les personnes dont le profil est ainsi vendu n’existent pas. Facebook reconnaît que 60 millions de ses comptes seraient faux ; ils seraient 48 millions sur Twitter, c’est-à-dire 15 % du total des comptes actifs. Si tous ne diffusent pas de contenu illicite, ces faux comptes relèvent de la tromperie, voire de l’usurpation d’identité. L’entreprise Devumi, objet d’une longue enquête du New York Times, disposerait de 3,5 millions de faux profils Twitter qu’elle peut proposer à ses clients. Beaucoup sont créés de façon grossière, mais d’autres le sont à partir de vrais profils d’utilisateurs. Ces derniers sont tout bonnement répliqués des milliers de fois avec d’infimes variations. De telles manipulation tombent sous le coup des lois américaines. Nul doute qu’après des années de mise en place et de succès des réseaux sociaux, les entreprises de la Silicon Valley vont désormais devoir mieux réguler la Toile.

 

Voir l'article sur le site de Réforme

 

Decoration

Média

Partager

Decoration
Auteurs
Photo
Laurence NARDON

Laurence NARDON

Intitulé du poste

Responsable du Programme Amériques de l'Ifri

Sujets liés