Explosions en Transnistrie : quels risques pour la Moldavie ?
Depuis quelques jours, une série d’explosions en Transnistrie, petit territoire séparatiste prorusse de la Moldavie, fait craindre une extension du conflit dans l’Ukraine voisine.
La Moldavie a-t-elle raison d’avoir peur ? Depuis lundi 25 avril, la petite région sécessionniste russophile de Transnistrie en Moldavie, est sous tensions. Et pour cause, plusieurs explosions sont survenues, causant des dégâts matériels et faisant craindre une extension du conflit dans l’Ukraine voisine. Face à la possible tentation de déstabilisation de la Moldavie, le ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a assuré, ce jeudi 28 avril sur France 2, surveiller de près la situation et dénoncé la « rhétorique d’intimidation » des autorités russes à laquelle, « il ne faut pas céder ».
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Peut-on comparer la Transnistrie et le Donbass ?
Si ces récentes explosions n’ont pas fait de victimes, elles ont tout de même inquiété la capitale Chisinau. La présidente moldave, Maïa Sandu, estime qu’« il s'agit d'une tentative pour accroître les tensions » lors d’une réunion d’urgence du Conseil suprême de la Sécurité du pays ce mardi 26 avril.
Mais l’histoire et les enjeux politiques du Donbass et de la Transnistrie diffèrent très largement. Ce qui peut expliquer que Vladimir Poutine n’y ait pas le même intérêt stratégique. La Moldavie est le pays le plus pauvre d'Europe, elle ne partage pas de frontière avec la Russie et ne possède pas une armée très importante. Et bien que coopérant avec l’OTAN, elle n’en fait pas partie…
Par ailleurs, les contextes politiques se distinguent :
« Le sécessionnisme dans le Donbass est né dans le feu de la révolution ukrainienne et au moment de l’annexion de la Crimée en 2014 en Ukraine. Le contexte n’était donc pas du tout le même en Moldavie où le séparatisme était une conséquence de la chute de l’URSS » analysait auprès de Marianne le chercheur Dimitri Minic spécialiste de la Russie.
Autre différence selon Dimitri Minic, questionné par Marianne :
« En 1992 la Russie et les acteurs régionaux se sont concertés pour geler les conflits contrairement à l’Ukraine où le conflit était en cours depuis 2014 – bien que souvent qualifié de « basse intensité ». Ainsi, si les explosions sont attribuées aux forces séparatistes, l’objectif poursuivi pourrait se limiter à une volonté de dissuader les Occidentaux.»
> L'article en intégralité sur Marianne.
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