Fallait-il recevoir Mohammed Ben Salmane ?
Le prince héritier d'Arabie Saoudite était en visite officielle en France le 15 juin 2023. Mohammed Ben Salmane a été reçu pour déjeuner à l'Élysée par Emmanuel Macron.
Un prince en quête d'une nouvelle légitimité. Pour sa deuxième visite à Paris en moins d'un an, Mohammed Bel Salmane a déjeuné avec Emmanuel Macron, l'occasion pour "MBS" de se montrer fréquentable malgré les critiques. Au coeur des préoccupations côté français : la question de la guerre en Ukraine. L'Élysée tente de convaincre l'Arabie Saoudite de faire pression sur Vladimir Poutine car, grâce à son pétrole, le royaume saoudien est devenu un acteur incontournable.
C'est la première fois en très peu de temps que Mohammed Ben Salmane vient à Paris. Qui a le plus besoin de l'autre finalement ? La France ou l'Arabie Saoudite ?
"Excellente question et je crains que la France n'apprécie pas la réponse, mais je pense qu'actuellement c'est bien la France qui a le plus besoin de l'Arabie Saoudite que l'inverse. On le voit, l'Arabie Saoudite parvient à diversifier ses partenariats, notamment sur le plan de l'industrie de défense. À une époque, la France était l'un des principaux fournisseurs d'armes à l'Arabie Saoudite. Or désormais elle arrive à acheter ailleurs, notamment à la Chine même si la qualité n'est pas la même. De même, on voit actuellement que la France a aussi besoin - l'Europe au sens large - de l'Arabie Saoudite et du monde arabe pour faire pression dans la guerre en Ukraine", répond Héloïse Fayet.
Cela signifie que l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi est oublié ? L'Arabie Saoudite a une place centrale dans le concert des nations ?
"J'espère que ce n'est pas oublié, on le verra dans le communiqué de l'Élysée à l'issue de la journée. J'espère que le sujet des droits humains et de l'assassinat de Khashoggi sera abordé. Néanmoins, le contexte international a changé au travers de la guerre en Ukraine et du rapprochement entre l'Arabie Saoudite et l'Iran. Mais c'est sûr qu'il faut trouver un équilibre entre la défense des intérêts français à l'étranger et le respect des droits humains, et là on dirait que la France a fait son choix", explique Héloïse Fayet.
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