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Guerre en Ukraine : avec le retour de Donald Trump, la Russie sera « gourmande dans la négociation »

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Dimitri Minic, chercheur au Centre Russie/Eurasie de l'Ifri et spécialiste de la pensée stratégique russe, est cité dans un article paru dans La Voix du Nord, évoquant la stratégie russe vis-à-vis de la stratégie russe concernant les négociations et l'arrivée de Donald Trump. 

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Poutine Trump
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Titre Edito

Guerre en Ukraine : avec le retour de Donald Trump, la Russie sera « gourmande dans la négociation »

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L’élection de Donald Trump signe un tournant brutal dans la guerre en Ukraine. Le nouveau président américain a promis d’y mettre fin et il est probable que les négociations se tiennent directement entre Washington et Moscou.

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Il était un peu plus de quatre heures du matin à Washington lorsque Volodymyr Zelensky a adressé ses félicitations à Donald Trump par un message sur X, le réseau social d’Elon Musk. « Je me souviens de notre grande rencontre avec le président Trump en septembre, lorsque nous avons discuté en détail du partenariat stratégique entre l’Ukraine et les États-Unis, du Plan de la Victoire et des moyens de mettre fin à l’agression russe contre l’Ukraine », écrit le président ukrainien.

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« J’apprécie l’engagement du président Trump en faveur de l’approche de la “paix par la force” dans les affaires internationales. C’est exactement le principe qui peut concrètement permettre d’aboutir à une paix juste en Ukraine, ajoute Volodymyr Zelensky. J’ai bon espoir que nous le mettrons en pratique ensemble. » Encore faut-il que le 47e président des États-Unis se range du côté de Kiev.

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En septembre, c’est la première fois que les deux hommes se revoyaient en cinq ans. Volodymyr Zelensky avait assuré qu’ils étaient « d’accord sur le fait que la guerre en Ukraine doit être arrêtée et que Poutine ne peut pas gagner ». Donald Trump avait lui assuré qu’il mettrait fin à la guerre « en vingt-quatre heures » s’il était réélu. Mais à quel prix ?

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" Cela ne veut pas dire que je ne veux pas l'aider mais... "

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Dans un podcast début octobre, le candidat républicain avait jugé que « l’Ukraine, n’est plus l’Ukraine. Presque toutes les villes ont été rasées. Tous ces beaux dômes dorés reposent sur leurs flancs, brisés en morceaux. Il n’y a aucune ville qui n’a pas été épargnée. Cela aurait dû être réglé avant le début, cela aurait été si simple. »

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Donald Trump avait aussi lâché que « Zelensky est l’un des meilleurs traders que j’ai jamais vu. Chaque fois qu’il vient, nous lui donnons cent milliards de dollars. » « Cela ne veut pas dire que je ne veux pas l’aider, parce que je me sens vraiment désolé pour ces gens. Mais il n’aurait jamais dû permettre que cette guerre commence. Cette guerre est une défaite », avait-il ajouté.

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Pour Donald Trump, c’est l’Ukraine qui a donc ouvert la porte à la guerre – il ne précise pas comment – et il est temps d’en finir. Pour y parvenir, le nouveau président voudra s’appuyer sur deux leviers : des pressions sur l’Ukraine pour la forcer à concéder les territoires occupés par la Russie, et sa « très bonne relation » avec Vladimir Poutine. Le risque étant que la question de la fin de la guerre soit réglée directement entre Moscou et Washington, sans passer par Kiev.

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Vers une victoire de Poutine ? 

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« Donald Trump poussera le président ukrainien à signer un accord de paix avec des concessions territoriales pour la Russie. Il va conditionner le soutien américain à l’Ukraine. Les perspectives pour Kiev sont assez sombres, estime Alix Frangeul-Alves, spécialiste de la politique américaine, au Figaro. L’Europe, sans ce soutien américain, va avoir du mal à continuer seul à donner les capacités militaires nécessaires pour que l’Ukraine continue de se défendre et de décider des conditions de la fin de la guerre. »

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« Je suis convaincu que Donald Trump est persuadé qu’il peut obtenir un cessez-le-feu sur la base des lignes actuelles entre la Russie et l’Ukraine, quitte à commettre une injustice sur le plan du droit international et à légitimer une agression militaire, observe aussi le géopolitologue Frédéric Encel. Cela marquerait une victoire tactique incontestable pour Poutine qui s’en satisferait. Mais il est bien évident que pour l’Ukraine et pour l’Europe orientale, ce serait absolument intolérable. »

Citations Auteurs

Selon Dimitri Algret Minic, docteur en histoire des relations internationales, « Moscou sera gourmand dans la négociation puisqu’il estime pouvoir gagner sur le champ de bataille. Il devrait continuer d’évoquer l’apocalypse nucléaire. Une stratégie gagnante du Kremlin qui a permis non seulement de freiner et limiter le soutien occidental à l’Ukraine mais aussi de peser dans l’élection de Trump. »

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"Trump n'est pas prêt à jouer jusqu'au bout"

Citations Auteurs

Pour lui, la Russie va sans doute exiger la reconnaissance par les États-Unis de l’annexion des territoires contrôlés et de ce qu’il reste du Donbass, la finlandisation de l’Ukraine et une levée totale ou partielle des sanctions occidentales. Si Moscou s’en tient à ses revendications passées, il pourrait aussi exiger des garanties sur une non-adhésion de l’OTAN et une réduction drastique de la taille de l’armée ukrainienne.

Citations Auteurs

Face à ces exigences, poursuit Dimitri Algret Minic sur X, Donald Trump « devrait chercher à garder un levier de pression sur la Russie », comme le maintien des sanctions ou la menace de livraisons d’armes, « pour l’empêcher de poursuivre son expansion plus tard. Moscou sera dur, menaçant et dominateur dans un “jeu” auquel Trump n’est pas prêt à jouer jusqu’au bout. »

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Interrogé mercredi matin sur l’élection de Donald Trump, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a simplement répondu attendre de voir « ce qui se passera en janvier », lorsque le nouveau président sera investi. « Il est pratiquement impossible que les relations se détériorent davantage. Elles sont à leur plus bas niveau historique, a-t-il déclaré. S’agissant de ce qu’il adviendra, tout dépendra des dirigeants américains. »

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Article complet à retrouver sur La Voix du Nord.

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Journaliste(s):

Journaliste
Félix Pennel

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Dimitri MINIC

Dimitri MINIC

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Chercheur, Centre Russie/Eurasie de l’Ifri