Guerre en Ukraine : pourquoi Vladimir Poutine ne compte pas s’arrêter là
Le président russe intensifie les bombardements dans l’est de l’Ukraine, où son armée progresse dans le Donbass. Et il continue de mettre au défi les Occidentaux.
Tenu en échec depuis quatre mois et demi dans cette Ukraine qu’il comptait conquérir en une guerre éclair, Vladimir Poutine ne lâche rien. Tout au contraire, il intensifiait ce vendredi 8 juillet ses bombardements dans la région de Donetsk, dans le Donbass, dans l’est du pays, et a mis au défi les Occidentaux. « Nous entendons qu’ils veulent nous vaincre sur le champ de bataille. Qu’ils y viennent ! » a lancé jeudi le maître du Kremlin à l’adresse des Américains et Européens qui accroissent leurs livraisons d’armes lourdes aux forces ukrainiennes.
« Chacun doit savoir que nous n’avons pas encore commencé les choses sérieuses », menace encore le président russe alors que son armée contrôle désormais un cinquième du territoire ukrainien. Est-ce à dire que depuis le déclenchement de l’invasion, le 24 février, Vladimir Poutine a marqué des points malgré la résistance aussi héroïque qu’inattendue du peuple ukrainien incarnée par son président en treillis, Volodymyr Zelensky ?
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Il mise sur la fatigue des Européens face à l'inflation
« Poutine marque indéniablement des points dans cette guerre des résiliences, militaire, économique, sociale et sociétale, admet Tatiana Kastouéva-Jean, spécialiste de la Russie à l’IFRI (Institut français des relations internationales). Il mise sur une érosion du soutien occidental à l’Ukraine, car les gouvernements vont devoir faire face à la fatigue de leurs populations devant l’inflation, les risques de coupure de gaz l’hiver prochain… » Les Européens, qui ne disposent pas, contrairement aux Américains, de leurs propres ressources énergétiques, n’ont toujours pas trouvé la parade miracle à leur dépendance vis-à-vis des hydrocarbures russes.
« Le pari du Kremlin, c’est qu’ils finiront par pousser l’Ukraine à négocier avec la Russie. Or c’est une négociation impossible, car les Russes ne lâcheront pas les territoires conquis et, de leur côté, les Ukrainiens n’accepteront jamais d’y renoncer contre la paix », reprend la chercheuse… qui se dit « très pessimiste », car elle n’imagine pas de solution « tant que Poutine sera au pouvoir ».
Justement, un renversement du président russe — sans parler des sempiternelles rumeurs sur sa santé — serait-il envisageable ?
- « Si quelque chose avait dû se passer, cela aurait eu lieu dans les premiers jours de l’invasion, estime Tatiana Kastouéva-Jean. Là, on a l’impression que les élites s’adaptent à cette vie avec la guerre, on ne voit pas de figures de l’entourage de Poutine quitter le navire. »
Selon elle, certains conseillers le pousseraient même à reprendre l’offensive sur Kiev, qu’il fait d’ailleurs régulièrement bombarder afin de fragiliser tout espoir de retour à la vie normale dans la capitale ukrainienne.
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