Guerre Hamas-Israël : récit de deux mois de désinformation
"Nous n'avons pas tué de civils". C'est par ces mots que Basem Naim, chef des relations extérieures du Hamas, décrit sur la chaine SkyNews le 9 octobre dernier, le massacre perpétré par son groupe deux jours auparavant. Cette attaque, qui a causé la mort de 1 200 personnes en territoire israélien, est pourtant largement documentée, parfois par des vidéos diffusées par le Hamas lui-même. L'équipe de "Vrai ou Faux" remonte le fil de huit semaines marquées par les fausses informations et l'opposition des récits.
Une désinformation exacerbée par les réseaux sociaux
La réécriture des événements du 7 octobre est notamment portée par de nombreux relais sur les réseaux sociaux. Sur X, l'influenceur américain Jackson Hinkle minimise ainsi les crimes du Hamas auprès de ses près de 2 millions d'abonnés. Selon lui, le groupe terroriste a tué moins de 100 personnes lors de son attaque.
La diffusion de ces fausses informations sur X est facilitée par le nouveau fonctionnement de la plateforme. En effet, la visibilité des comptes qui paient la fameuse petite pastille bleue est augmentée, ce qui constitue une aubaine pour les désinformateurs du monde entier. Ainsi, selon la société Newsguard, les comptes vérifiés sur X produisent 74% des fausses informations les plus virales sur la plateforme concernant le conflit entre Israël et le Hamas.
La bataille des récits fait rage
Ces comptes propagateurs de fausses informations servent de caisse de résonance à la bataille des récits que se livrent le Hamas et Israël. L'explosion sur le parking de l'hôpital al-Alhi à Gaza, le 17 octobre dernier, a été une nouvelle occasion de le vérifier. Le Hamas a accusé immédiatement l'Etat hébreu d'être responsable du tir, tandis qu'Israël a incriminé quelques heures plus tard un tir de roquette raté provenant du groupe Jihad islamique.
Peu de temps après, une publication qui semblait émaner du compte officiel d'Israël annonçait que la frappe avait touché l'hôpital. Il s'agissait en fait d'un faux envoyé par un internaute qui copiait l'allure du compte de l'État hébreu pour tromper l'audience.
Dans ce conflit, Israël tente de minimiser l'impact de ses bombardements sur Gaza. Des comptes officiels de l'Etat hébreu accusent les Palestiniens de mettre en scène de fausses victimes, avec le mot-clé #Pallywood, contraction de Palestine et Hollywood. Le 13 octobre dernier, Israël accusait notamment le Hamas d'utiliser des poupées pour simuler des cadavres d'enfants. Après vérification, il s'agissait bien d'un jeune Gazaoui décédé et non d'un mannequin.
Amélie Ferey, chercheuse à l'Institut français des relations internationales, est invitée dans cette émission.
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