À Hong Kong, la liberté de la presse attaquée
L’homme d’affaires hongkongais et militant prodémocratie, Jimmy Lai, a été arrêté lundi 10 août et son groupe de presse perquisitionné. C’est « un symbole de la liberté de la presse qui est visé par Pékin » observe Marc Julienne, responsable des activités Chine à l’Institut français de relations internationales (Ifri).
La police a fait état au total de sept arrestations pour des soupçons de fraude et de collusion avec des forces étrangères, une des infractions visées par la loi sur la sécurité nationale promulguée le 30 juin par la Chine.
Un symbole prodémocratie
Milliardaire influent, Jimmy Lai, 71 ans, est le fondateur du groupe Next Media – rebaptisé Next Digital en 2019. À son image, le quotidien hongkongais Apple Daily est ouvertement prodémocratie et très critique du Parti communiste chinois.
Régulièrement qualifié de « traître » par les médias d’État chinois, l’homme d’affaires est soupçonné par ces derniers d’être l’instigateur de la contestation hongkongaise de 2019. Depuis qu’il a rencontré le secrétaire d’État américain Mike Pompeo et le vice-président Mike Pence, l’an passé, les accusations de « collusion avec une puissance étrangère » à son égard ont également redoublé.
La liberté d’expression menacée
Déjà conscient des risques qu’il encourrait avant même que la loi chinoise sur la sécurité nationale ne soit imposée, il confiait, dans un entretien à l’AFP fin juin, qu’il était « prêt » à aller en prison. Inquiet pour l’évolution de la liberté d’expression, il expliquait alors que cette nouvelle loi allait « sonner le glas pour Hong Kong ».
En effet, « en arrêtant un patron de presse, Pékin ne cherche même pas à se cacher de ses objectifs politiques, analyse Marc Julienne. C’est un nouvel élément qui montre que l’État de droit n’existe plus à Hong Kong », en opposition au principe « d’un pays, deux systèmes ».
Lire l'article sur le site de La Croix.
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