Israël/Palestine : échec en vue pour le plan Kushner ?
A peine énoncé, le plan du gendre de Donald Trump sur le conflit israélo-palestinien a peu de chances de voir le jour.
Après deux ans et demi de préparation, le gendre du président américain, Jared Kushner, devrait présenter son plan de paix israélo-palestinien, lors d’une conférence prévue à Bahreïn, les 25 et 26 juin prochains. Il l’a déjà évoqué lors d’une conférence au Washington Institute for Near East Policy (WINEP), début mai, soulignant qu’il s’efforçait de proposer des solutions radicalement différentes de ce qui a été tenté, sans succès, par le passé. Mais ses chances de réussite sont fort minces.
La première phase de son plan consiste en un vaste projet de développement économique pour les territoires occupés, clairement inspiré par son expérience de promoteur immobilier, à New York. Sont notamment listées l’implantation d’entreprises industrielles, la construction d’infrastructures et de nombreux immeubles d’habitation. Les travaux seront financés par les monarchies du Golfe à hauteur de 86 milliards de dollars – même si ces dernières n’ont pas encore promis leur coopération. L’objectif est d’apporter, enfin, le bien-être économique aux habitants.
La seconde phase, politique, reste plus floue dans les détails, mais claire sur le fond. Jared a annoncé ne pas vouloir se focaliser sur la fameuse « solution à deux États » qui a fait capoter les précédentes négociations de paix, pour privilégier une solution à un État, dans lequel les droits des citoyens arabes restent à définir… Son message aux Palestiniens semble être : « Prenez acte de votre défaite et passez à la suite. »
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a d’ores et déjà dit qu’il refuserait de discuter du plan Kushner, compte tenu de l’indéniable parti pris pro-israélien de l’administration Trump.
De son côté, le Premier ministre Benjamin Netanyahou est englué dans des difficultés politiques. Ayant échoué à former un gouvernement de coalition dans les délais prévus, au lendemain des élections législatives d’avril, la Knesset a été dissoute et de nouvelles élections sont prévues pour septembre. D’ici-là, le Premier ministre, proche de la famille Kushner et menacé d’inculpation pour fraude et corruption, sera largement inactif.
Média
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