Kharkiv, OTAN : les batailles perdues de Poutine
Comment analyser la nouvelle déroute de l'armée russe? La demande d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'OTAN peut-elle provoquer un élargissement du conflit? Comment contrer les conséquences économiques de la guerre sur le marché des céréales?
Autour de Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, les forces de Moscou sont renvoyées vers la frontière par une contre-offensive ukrainienne de grande ampleur. Vladimir Poutine essuie donc une nouvelle humiliation dans ce conflit qui s'enlise depuis bientôt trois mois. Son armée est de surcroît accusée de crimes de guerre à répétition, et le premier procès à ce sujet se tiendra dès le 18 mai prochain à Kiev.
Pendant ce temps-là, dans l'usine Azovstal de Marioupol, dernière poche de résistance ukrainienne dans la ville, les derniers survivants ne veulent pas se rendre même si les Russes se rapprochent chaque jour. Les combattants demandent l'évacuation de leurs blessés mais les négociations avec la Russie sont pour l'heure "très complexes" affirme le président Volodymyr Zelensky.
Plus au nord, c'est la Finlande qui craint de subir à son tour le scénario d'une invasion russe. Avec la Suède, le pays des mille lacs a demandé une adhésion "sans délai" à l'Alliance atlantique pour assurer sa sécurité. Mais pour le maître du Kremlin, la fin de la neutralité militaire finlandaise serait une "erreur". Et la Russie a ainsi décidé de suspendre dès aujourd'hui les livraisons d'électricité à son voisin, officiellement pour cause d'impayés. Moscou menace aussi de prendre des mesures "technico-militaires" en représailles.
Loin d'affaiblir l'OTAN, comme l'était son souhait, Poutine voit ainsi la guerre renforcer cette alliance. Le président finlandais Sauli Niinistö, qui s'est entretenu aujourd'hui avec Vladimir Poutine, devrait officialiser dimanche la décision de son pays d'être candidat à l'OTAN.
Invités: Laurence Nardon, chercheure et responsable du programme États-Unis de l’IFRI (Institut Français des Relations Internationales); Général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU; Elsa Vidal, rédactrice en chef de la rédaction en langue russe à RFI et Pierre Haski, chroniqueur international à France Inter et à L’Obs
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