La démocratie à la peine aux Philippines
Les sondages avaient raison. En dépit des appels au discernement et des prières demandées par la puissante Église catholique, Rodrigo Duterte a remporté la présidentielle aux Philippines.
Connu pour ses diatribes populistes et simplificatrices, voire grossières (notamment à l'égard du pape François), le personnage a de quoi inquiéter.
Délibérément provocateur, Duterte se décrit lui-même comme un « dictateur », mais « un dictateur qui a réussi » : il a, en effet, ramené l'ordre dans la ville de Davao, la 4e ville des Philippines dont il a été maire pendant plus de vingt ans. Et c'est bien là le seul argument dont il a usé pendant la campagne électorale : sa réussite contre les trafiquants et les mafieux dans une ville gangrenée par la violence et la corruption.
« Ce que j'ai fait à Davao, je le ferai au niveau national. » Ce transfert de compétence et cette garantie apparente de succès sont inespérés pour des populations qui ferment les yeux sur des méthodes pour le moins expéditives et condamnées par de nombreuses associations.
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