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La guerre en Ukraine pointe les faiblesses structurelles des armées et de l’industrie de l’armement

Interventions médiatiques |

cité par Elise Vincent dans

  Le Monde
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Le sujet des stocks de munitions et de pièces de rechange est un « point de difficulté », a reconnu au Sénat un responsable français.

Contenu intervention médiatique

Après de longs mois de discrétion et de silence assumés sur ses livraisons d’armes à l’Ukraine, notamment lié à sa posture diplomatique vis-à-vis de Moscou, la France a décidé de commencer à affronter publiquement l’autre sujet en partie corrélé à cette position parfois compliquée à tenir face à la surenchère anglo-saxonne : celui de ses stocks d’armement limités. Une sortie du bois qui a été soigneusement confiée à Joël Barre, le délégué général à l’armement (DGA), dans le cadre d’une audition au Sénat, le 4 mai, dont le compte rendu a été publié, le 30 mai.

Le sujet des stocks de munitions et de pièces de rechange « est l’un des deux points de difficulté sur lesquels il nous faut continuer à progresser, à la lumière des perspectives de conflits de haute intensité », a ainsi admis, à mots comptés, M. Barre, devant les parlementaires. L’autre sujet concerne le « maintien en condition opérationnelle [MCO] », c’est-à-dire la disponibilité des équipements, notamment des avions de chasse. Une « première analyse » de cette gestion des stocks a eu lieu, le 7 avril, dans le cadre d’un comité directeur où « plusieurs actions ont été décidées », a dévoilé M. Barre.

Au cours de son audition, le DGA n’a pas fait de lien direct entre la quantité limitée des livraisons d’armes françaises à l’Ukraine et ce problème de stocks. Mais, comme l’expliquaient depuis plusieurs mois, à mots couverts, un certain nombre d’interlocuteurs des milieux défense, le retour de la guerre en Europe a, de facto, remis sur le dessus de la pile ce sujet tabou au sein des armées. Sujet sur lequel avait déjà attiré l’attention, en février, un rapport parlementaire, en détaillant comment la France n’aurait pas les moyens de tenir seule un conflit de haute intensité au-delà de quelques jours.

Avec sa ligne de front relativement délimitée, le conflit ukrainien est, par ailleurs, venu mettre la lumière sur un point de faiblesse de la France : l’artillerie. Un segment qui a été particulièrement délaissé, ces dernières années. De manière générale, la France atoujours tenu à préserver un modèle d’armée dit « complet ». Mais, faute d'avoir le budget d’un pays comme les Etats-Unis (autour de 700 milliards de dollars, soit 655 milliards d’euros, contre 40 milliards d’euros pour la France), ce choix aboutit à limiter un certain nombre d’équipements ou d’armements, et donc à un modèle d’armée parfois qualifié d’« échantillonnaire ».

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Cadences de paix

Remonter les stocks d’armement de la France n'est pas une mince affaire.

  • « La France n’est pas dans une situation dramatique. Beaucoup d’autres pays aimeraient avoir ce que l’on a, mais nous produisons lentement, et augmenter la vitesse de production est très compliqué, car les industriels ne produisent pas toutes les pièces eux-mêmes, ils dépendent de pièces détachées, de sous-traitants, de matières premières qui viennent de l’étranger et pour lesquelles il peut y avoir des tensions actuellement, etc. », résume Léo Péria-Peigné, chercheur au centre des études de sécurité de l’Institut français des relations internationales.

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Léo PÉRIA-PEIGNÉ

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