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La résilience des énergies renouvelables à l’épreuve du coronavirus

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cité par Perrine Mouterde dans

  Le Monde
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Alors que la demande pour les combustibles fossiles s’est effondrée, la production de renouvelables devrait continuer à croître en 2020. La crise menace toutefois les investissements et les nouveaux projets, indispensables pour parvenir à limiter le dérèglement climatique.

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Un baril de pétrole dont le prix a chuté de 70 % entre fin janvier et avril ; une consommation énergétique mondiale qui pourrait diminuer de 6 % cette année – du jamais-vu depuis soixante-dix ans ; la demande mondiale de charbon en baisse de 8 % au premier trimestre 2020 par rapport au premier trimestre 2019… La mise à l’arrêt des économies, et notamment des transports, en raison de la pandémie de Covid-19, a largement ébranlé le secteur des énergies. A l’exception, au moins en partie, de celui des renouvelables.

Au milieu de crises sanitaire et économique sans précédent, la chute de la demande pour presque tous les principaux combustibles est stupéfiante, déclarait, le 30 avril, Fatih Birol, le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Seules les énergies renouvelables se maintiennent. »

Au premier trimestre 2020, la production d’électricité renouvelable a crû de près de 3 % par rapport au premier trimestre 2019. Depuis l’instauration du confinement, la Belgique, l’Italie, l’Allemagne, la Hongrie ou encore l’est des Etats-Unis ont même connu des niveaux record quant à la part des renouvelables dans leur production d’électricité, sans que cela provoque de difficultés en matière de réseaux.

Toujours selon les estimations de l’AIE, la production de renouvelables devrait augmenter cette année de près de 5 % – contre 6 % en 2019 et 7 % en 2018. « Cette croissance est plus faible que prévu avant la crise, précise l’agence. Une reprise rapide permettrait de réaliser davantage de nouveaux projets. Si la reprise était plus lente, les énergies renouvelables continueraient toutefois de croître. »

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Parmi les facteurs qui détermineront le futur du secteur, les faibles prix des énergies fossiles pourraient pousser des Etats à continuer de privilégier ces combustibles traditionnels. A en croire la Banque mondiale, le baril de pétrole devrait se négocier à 35 dollars en moyenne en 2020 et à 42 dollars seulement en 2021. Les prix du gaz naturel et du charbon pourraient, eux, chuter respectivement de 25 % et de 17 % cette année.

  • « Des gouvernements peuvent aussi décider de poursuivre leurs subventions aux énergies fossiles pour des questions d’emplois et de développement territorial, précise Marc-Antoine Eyl-Mazzega, directeur du centre énergie et climat de l’Institut français des relations internationales (IFRI). En Inde, par exemple, les usines de charbon se trouvent dans les Etats les plus pauvres. »

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Les responsables politiques feront-ils ce choix au moment de remettre sur pied leurs économies ? L’administration Trump continue à supprimer des normes environnementales aux Etats-Unis, où le sauvetage des industries du pétrole et du charbon apparaît comme une priorité, observe l’IFRI, qui a évalué les impacts sur le climat des premières mesures de relance prises par une trentaine de pays. En Chine, davantage de permis de construction pour des centrales à charbon ont été émis en mars qu’au cours de toute l’année 2019. Le président brésilien Jair Bolsonaro a exprimé son soutien aux industries fossiles, et le Mexique a suspendu toutes les opérations concernant des projets d’énergies propres.

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Marc-Antoine EYL-MAZZEGA

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Directeur du Centre énergie et climat de l'Ifri