Le choc Biden-Poutine
La rencontre au sommet se tiendra le 16 juin à Genève, à la demande du président américain. Une détente avec Moscou lui permettrait de se concentrer sur son véritable adversaire : Pékin.
Sans remonter jusqu’au championnat du monde d’échecs de 1972, qui vit s’affronter l’Américain Bobby Fischer et le Russe Boris Spassky, la rencontre Biden-Poutine organisée le 16 juin à Genève (en terrain neutre) est sans doute l’une des plus alléchantes affiches depuis le sommet historique Reagan-Gorbatchev de 1985 - il s’était également tenu sur les bords du lac Léman.
A Paris, Tatiana Kastouéva-Jean, de l’Institut français des relations internationales, évalue elle aussi le rapport de force avant le « choc »Biden-Poutine :
Ce qui distingue Joe Biden de ses quatre prédécesseurs à avoir rencontré le président russe (Clinton, Bush, Obama, Trump), c’est qu’il manie la carotte et le bâton : d’un côté, il traite Poutine de “tueur”, comme le 15 mars dernier sur la chaîne ABC ; de l’autre, il lui propose un sommet bilatéral. A Moscou, il est vu comme un “adversaire” au style franc et direct.
Une certitude : entre les deux chefs d’Etat, également expérimentés, le tête-à-tête n’aura rien de chaleureux, tant les rapports entre la Russie et l’Occident se sont dégradés au fil des conflits (Géorgie, Ukraine, Crimée), des empoisonnements (Alexandre Litvinenko, en 2006, Sergueï et loulia Skripal, en 2018, Alexeï Navalny, en 2020), des attaques informatiques et des sanctions occidentales contre des proches du Kremlin.
D’une façon ou d’une autre, il sera également question de la Chine. Tatiana Kastouéva-Jean explique :
Les Russes se méfient eux aussi de leur voisin asiatique, qui avance méthodiquement ses pions au cœur de l’ancien espace soviétique, en Asie centrale, par exemple au Tadjikistan, où Pékin a ouvert une base militaire, et en Europe, en Biélorussie. La présence chinoise augmente dans son voisinage immé2diat et Poutine n'en est pas ravi.
Un autre point de convergence avec Biden.
> Lire l'intégralité de l'article dans L'Express, 10 juin 2021
Média
Partager