Les Etats-Unis accentuent les sanctions contre le gazoduc Nord Stream 2
Le chantier de cette infrastructure est presque terminé, mais le vote de nouvelles contraintes par le Congrès américain pourrait mettre un terme au projet.
Est-ce un coup fatal porté au chantier gazier le plus controversé d’Europe ? En votant, vendredi 1er janvier, le budget de la défense des Etats-Unis, le Sénat américain a renforcé les sanctions de Washington contre Nord Stream 2, le gazoduc qui doit relier la Russie à l’Allemagne et dont la construction est terminée à 94 %.
La mention de cette nouvelle batterie de mesures est passée relativement inaperçue dans la bataille parlementaire ; il ne s’agit que de quelques lignes dans un texte qui répartit 740 milliards de dollars (605 milliards d’euros) de dépenses militaires, adopté dans un contexte tendu entre le Congrès et le président Donald Trump.
Ce gazoduc de 1 200 kilomètres de long doit acheminer 55 milliards de mètres cubes de gaz par an en Europe et devait être initialement terminé fin 2019. Le tuyau doit être exploité par le géant russe Gazprom, mais il est cofinancé par cinq groupes européens, dont le français Engie, pour un coût total de 9,5 milliards d’euros.
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« Sans certification, les assureurs ne suivront pas, ce qui met en péril la mise en service du gazoduc », explique Marc-Antoine Eyl-Mazzega, directeur du Centre Energie & Climat de l’Institut français des relations internationales.
« Je suis heureux que la loi sur le budget de la défense augmente la portée des activités sous sanctions pour empêcher l’achèvement du gazoduc », expliquait, en décembre 2020, le sénateur républicain de l’Idaho Jim Risch, pour qui ces sanctions sont « des outils importants pour contrer l’influence néfaste de la Russie ».
Le texte ne s’embarrasse pas de diplomatie : il prévoit simplement que les Etats-Unis devront informer leurs partenaires de la mise en œuvre de ces sanctions… qui vont pourtant concerner des entreprises européennes sur le sol européen. Une rédaction qui révèle la faiblesse des Vingt-Sept sur le sujet.
« L’UE fait le service minimum, mais tout ça est très convenu parce que les Européens sont démunis face aux sanctions américaines », analyse M. Eyl-Mazzega.
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