L'impensable s'est produit : une guerre aux portes de l'Europe
Lundi, Vladimir Poutine reconnaissait les "républiques séparatistes" du Donbass, Donetsk et Louhansk. Deux jours plus tard, il envahissait l'Ukraine pour "dénazifier" son voisin pro-occidental qui mènerait, selon ses mots, un "génocide" contre les russophones.
Dans une déclaration publiée à l'aube, jeudi, Vladimir Poutine a déclaré s'efforcer "d'arriver à une démilitarisation et une dénazification de l'Ukraine", assurant ne pas avoir "dans ses plans une occupation des territoires ukrainiens". "Nous ne comptons imposer rien par la force à personne", a-t-il affirmé, appelant les militaires ukrainiens "à déposer les armes".
Jeudi matin, Vladimir Poutine a donné le signal des hostilités en lançant une invasion de l'Ukraine, avec des frappes aériennes à travers le pays, notamment à Kiev. Des forces terrestres russes sont également entrées sur le territoire ukrainien, depuis le nord, l'est et la Crimée annexée. Face à l'invasion russe, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a proclamé jeudi la loi martiale dans le pays, appelé ses concitoyens à "ne pas paniquer", avant d'annoncer la rupture des relations diplomatiques avec Moscou. Vendredi, le président Zelensky a lancé un appel à la mobilisation, exhortant les Européens aguerris à venir combattre. Il demandait samedi, dans un message posté sur Facebook, à ne pas déposer les armes et à continuer de défendre Kiev.
Les alliés historiques de Moscou ont partagé des messages de soutien à la Russie. C'est le cas de la Syrie, de l'Iran, du Venezuela, du Brésil. La Biélorussie est accusée d'avoir soutenu et aidé à l'invasion de l'Ukraine. Les Etats-Unis, le Canada, l'Australie et l'Union-Européenne ont annoncé des sanctions à l'égard de ce pays. La Chine ne souhaite pas s'opposer frontalement à son ami russe. Le président chinois qui s'est entretenu vendredi avec son homologue russe a annoncé soutenir la Russie dans la résolution du conflit par le biais de négociation avec l'Ukraine.
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Thomas Gomart, historien des relations internationales, directeur de l’Institut français des relations internationales (IFRI).
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Bertrand Badie, politiste, spécialiste des relations internationales, professeur émérite des universités à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris et enseignant-chercheur associé au Centre d’études et de recherches internationales (CERI)
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Christine Ockrent, journaliste et productrice de l'émission "Affaires étrangères" sur France Culture
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Hubert Védrine, diplomate, ancien ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement Jospin et ancien secrétaire général de la présidence de la République sous François Mitterrand
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