A l'ombre de la dissuasion : la sanctuarisation agressive
Les États adoptent-ils une posture plus ambitieuse, plus agressive ou plus provocante une fois qu'ils disposent d'un nombre minimal d'armes nucléaires? Cette question, longtemps éclipsée par celle de « l'équilibre de la terreur », s'avère d'une pertinence croissante.
Les effets stratégiques de la revolution causée par I'apparition de I'arme nucléaire font toujours l'objet de debats récurrents. L'arme nucléaire, intégrée aux postures de dissuasion formulées depuis soixante ans, a certes contribué à clarifier les calculs politico-stratégiques des Etats. En faisant peser une menace de représailles insoutenables sur quiconque tenterait d'attaquer les intérêts vitaux d'un Etat possesseur, I'arme nucléaire semble avoir découragé les initiatives hostiles les plus ambitieuses, en particulier entre grandes puissances. Néanmoins elle n'en a pas pour autant fait disparaître les tentatives de déstabilisation et d'agression, qu'elles visent des Etats nucléaires ou non nucléaires. Se pourrait-il, au contraire, quelle encourage de tels projets?
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