L’Ukraine ferme les robinets du pétrole et du gaz russes, provoquant la colère de la Hongrie et de la Slovaquie
Le pétrole du géant russe Lukoil ne transite plus par le territoire ukrainien, en application de sanctions prises par Kiev. La Hongrie et la Slovaquie, les deux principaux destinataires, demandent à l’UE d’intervenir.
La Hongrie et la Slovaquie sont dirigées par des chefs d’Etat peu enclins à aider l’Ukraine, voire opposés à un soutien à Kiev dans le cas de Viktor Orban, qui continue d’entretenir des relations chaleureuses avec Moscou, contrairement aux autres membres de l’UE.
«L’Ukraine commence à être exaspérée par l’attitude trop accommodante de certains en Europe centrale», relève Marc-Antoine Eyl-Mazzega, spécialiste de l’énergie à l’Institut français des relations internationales (IFRI). Les restrictions au transit du brut de Lukoil lui apparaissent comme «une façon de faire un peu pression, sans abattre toutes les cartes d’un coup», puisque d’autres entreprises russes, comme Tatneft, peuvent toujours expédier leur pétrole par l’oléoduc ukrainien.
Etrangement, l’accord a tenu malgré l’agression armée lancée par Moscou contre l’Ukraine. Cette dernière voulait éviter de se mettre en porte-à-faux avec ses partenaires européens et d’être traînée devant les tribunaux par Gazprom, pointe Marc-Antoine Eyl-Mazzega. L’Ukraine touche donc toujours quelques dizaines de millions de dollars par mois de la part de la Russie pour assurer ce transit, en dépit de la guerre.
Média
Partager