Moscou veut retrouver son rang à l'international
La Russie essaie de reconquérir un rôle de grande puissance incontournable en Europe et au Proche-Orient. Un argument politique fort pour Vladimir Poutine dans la campagne présidentielle.
« Oderint dum metuant » (« Qu'ils me haïssent, pourvu qu'ils me craignent »). La devise de l'empereur romain Caligula semble résumer la stratégie internationale du Kremlin. Par ses postures militaires et diplomatiques, la Russie veut qu'on la considère de nouveau comme puissance incontournable en Europe et au Proche-Orient. Sans rompre pour autant avec un Occident dont la technologie et les capitaux lui sont indispensables.
Intimidation et main tendue à la fois. Une stratégie qui a ainsi poussé Vladimir Poutine, lors de son discours devant le Parlement, le 1er mars, à vanter le déploiement d'un missile « invincible » (frappant la Floride sur une simulation vidéo derrière lui) tout en lançant : « Personne ne nous écoutait. Ecoutez-nous, maintenant. »
- « Il s'agit de faire comprendre à l'Occident que la Russie, où l'adage est que 'Si tu ne veux pas nourrir une armée étrangère, alors nourris la tienne', ne se sent pas en sécurité », explique Tatiana Kastoueva-Jean, spécialiste de la Russie à l'Institut français des relations internationales. Avec seize frontières terrestres, record du monde, la Russie a toujours souffert d'un complexe d'encerclement que l'élargissement de l'Otan n'a pas apaisé.
- « Moscou travaille depuis 2008 à l'instauration d'un nouvel ordre sécuritaire en Europe », explique la chercheuse, afin d'y réduire au minimum le rôle des Etats-Unis, dont le déploiement d'un bouclier antimissile est vécu à Moscou comme une rupture de l'équilibre stratégique.
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