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Nord Stream 2, le gazoduc russe qui sème la zizanie en Europe

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cité par Nabil Wakim dans

  Le Monde
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Le chantier du pipeline qui doit relier la Russie à l’Allemagne est déjà bien avancé. Berlin s’arc-boute sur ce projet dénoncé par les pays les plus critiques envers Moscou, qui redoublent d’arguments avec l’affaire Navalny.

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C’est un dossier qui empoisonne les relations européennes, entre les Etats membres voulant privilégier une relation réaliste avec la Russie et ceux prônant une action vigoureuse pour réduire leur dépendance énergétique vis-à-vis de ce pays. Lundi 22 février, à Bruxelles, lorsque les ministres européens des affaires étrangères se sont réunis pour adopter un projet de sanctions contre des dirigeants russes impliqués dans l’arrestation et l’incarcération de l’opposant Alexeï Navalny, le sort réservé à Nord Stream 2, un gazoduc sous-marin de 1 200 kilomètres destiné à relier la Russie à l’Allemagne, a été écarté des discussions, du moins officiellement. « C’est un projet commercial, nous n’avons pas à parler de cela », tranchait un participant.

Habituelles pirouettes de la diplomatie européenne : la question a pourtant bel et bien été mise sur la table. Le matin même de la réunion, le ministre des affaires étrangères polonais, Zbigniew Rau, et son collègue ukrainien, Dmytro Kuleba, dénonçaient, dans une tribune, un projet renforçant, selon eux, la maîtrise de Moscou sur les livraisons de gaz, « sabotant » la politique énergétique de l’Union européenne et « coupant l’Ukraine du reste de l’Europe ».

Du côté des défenseurs du projet, tout le monde feint d’oublier que l’une des conditions fixées en 2018 était que l’Allemagne ne ferait transiter du gaz par Nord Stream 2 que si Moscou continuait à faire passer par l’Ukraine une partie de sa production pour l’Europe. Soucieuse des conséquences diplomatiques de son soutien indéfectible au gazoduc, l’Allemagne avait dû se rallier à cette exigence des opposants à Nord Stream 2. « En cela, vous voyez, ce n’est pas seulement un projet économique, il y entre aussi des considérations politiques », déclara, à l’époque, la chancelière Angela Merkel, admettant pour la première fois la dimension « politique » du sujet.

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« Un blocage sans précédent, analyse le directeur du centre énergie de l’Institut français des relations internationales (IFRI), Marc-Antoine Eyl-MazzegaIl est possible que les Russes arrivent à finir le chantier, mais qu’ensuite le tuyau reste vide et inutilisé. Les grands projets comportent des risques, les entreprises qui les financent le savent. »

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Marc-Antoine EYL-MAZZEGA

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Directeur du Centre énergie et climat de l'Ifri

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